Avec la rentrée, de nombreux parents voient se concrétiser ce qu’ils anticipaient lors de l’annonce, au printemps dernier, de la nouvelle politique de fonctionnement et de tarification des services de garde du Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI).
Mélissa Lussier, dont les enfants fréquentent l’école Terre-Soleil, doit encaisser une hausse de tarif substantielle afin qu’ils puissent continuer à être surveillés à l’heure du diner.
« Je payais, pour mes deux enfants, dans les alentours de 400 dollars et ça a plus que doublé, je suis rendue à 1000 dollars », affirme-t-elle, disant n’avoir « pas eu le choix de les inscrire quand même. »
Et elle n’est pas la seule. Le comité d’établissement du CSSMI, afin de se conformer à un décret provincial déposé en juin 2022, rassemble maintenant au service de garde tous les élèves qui bénéficiaient de ce qui était autrefois le service des dineurs et abolit les forfaits famille, qui permettaient d’amoindrir significativement les coûts.
« On a saisi l’opportunité de faire en sorte d’offrir le service de garde à tous nos utilisateurs, qu’ils choisissent de le fréquenter pour une, deux ou trois périodes par jour », explique Annie Renaud, directrice adjointe aux services éducatifs du secteur jeune du CSSMI.
Contrairement à celle du service des dineurs, la supervision au service de garde est assurée par des éducateurs qualifiés, ce qui fait gonfler les salaires et les frais engendrés pour les familles. Convention collective de ces techniciens oblige, le ratio entre les éducateurs et les enfants passe aussi de 1 : 45 à 1 : 20. Critiqué pour sa décision qui ne concorde pas, selon plusieurs, avec le contexte de pénurie de main d’œuvre, le CSSMI répond que « les écoles sont à pied d’œuvre pour assurer la mise en place d’un plan de continuation », en vertu d’un engagement qu’il avait pris lors de l’adoption de la nouvelle politique.
Quand les craintes deviennent réalité
Au printemps dernier, certains appréhendaient que la direction leur propose de renvoyer leur enfant à la maison à l’heure du diner si elle ne parvenait pas à recruter tout son personnel.
« On est capable d’offrir le service à tous les utilisateurs qui souhaitent s’en prévaloir », affirme Annie Renaud en date d’aujourd’hui.
Pourtant, Michel Levert, président du comité des parents du CSSMI, assure que certaines écoles ont bel et bien avisé les parents d’un manque de places au courant de la dernière semaine, à leur grand désarroi. Mélissa Lussier s’est déjà fait présenter l’alternative du retour à domicile pour ses enfants, qu’elle a rapidement refusé.
« On est assez loin de notre école et on nous offrait un service d’autobus pour les ramener sur l’heure du diner, mais je ne voulais pas commencer à leur faire vivre ça, déjà que le parcours est long en autobus. »
D’autant plus que, comme bien d’autres, elle n’est pas toujours chez elle durant cette période.
« Ce qui est encore plus inquiétant, c’est qu’on encourage nos enfants de sixième, cinquième et même quatrième année à se retrouver seuls à la maison pour diner, s’indigne-t-elle. Je pense qu’on est vraiment mal pris, quand on est rendus-là. »
« J’aurais aimé ça, que la situation change. »
Tout comme quelques centaines de parents de la région, Mélissa Lussier est membre d’un groupe Facebook qui revendique pour une refonte de la nouvelle politique, qu’elle juge « insultante ». Plusieurs représentations auprès du CSSMI ont été faites au cours des mois passés, sans succès jusqu’ici.
« C’est silence radio. Les parents, on a aucune voix. Ils ne veulent pas entendre », se désole Michel Levert.
Le président du comité des parents « interpelle le ministre de l’éducation à remettre le Centre de services scolaire au pas et à offrir le service de surveillance diner avec un ratio qui est beaucoup plus grand. ».
Le CSSMI souligne quant à lui qu’il compte miser sur une bonne communication, afin de favoriser « une meilleure compréhension de la situation auprès des parents. »
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