Cette situation vécue similairement à travers le Québec a pris de l’ampleur depuis la fin des confinements pandémiques.
« On connait une augmentation de 95 % du nombre d’enfants que l’on nourrit chaque matin. On a presque doublé en nombre d’enfants, alors qu’on a eu une hausse du financement de programmes de soutien de 30 % seulement pour la période 2020 à 2023», soutient Yann Laurin, le coordonnateur régional du Club des petits déjeuners.
Inflation post pandémique
Selon lui, l’inflation post pandémique a nettement impacté le budget des ménages, entraînant une hausse de 20 % sur le panier d’épicerie, une situation catastrophique pour bon nombre de familles. Et dans les Laurentides, région d’apparence aisée, on n’y échappe pas.
Dans les 41 écoles des Laurentides inscrites du programme de Petit déjeuner, chaque enfant bénéficiaire du secours alimentaire reçoit un repas matinal composé d’un aliment protéiné, d’un aliment de grains entiers ainsi que d’un fruit ou d’un légume.
Les écoles acceptées sont celles étant reconnues comme défavorisées, dont l’Indice du milieu socio-économique (IMSE) correspond à 8, 9 ou 10, sur une échelle de 10. Et pour être inscrit sur la liste, un enfant doit provenir d’un quartier défavorisé ou être issu d’un milieu familial faiblement scolarisé.
Financement insuffisant
Actuellement, le Club des petits déjeuners doit refuser la demande d’adhésion de certaines écoles au programme en raison du financement gouvernemental insuffisant. Dans les Laurentides, il faudrait un budget bonifié de 46 % pour répondre favorablement à la demande, selon l’organisme.
L’organisation du Club des petits déjeuners demande ainsi au gouvernement Legault de prévoir une hausse de son aide financière en prévision de son prochain budget, qui sera déposé en mars 2024. Avec la hausse des demandes, l’organisme assure avoir besoin d’un budget d’au moins 73,5 millions $ pour mener à bien son soutien alimentaire.
« On aimerait faire comprendre au gouvernement que le nombre d’enfants a pratiquement doublé donc ça coûte beaucoup plus cher au Club des petits déjeuners pour opérer ce programme, pour lequel la liste continue de s’allonger. On a des dépenses plus élevées que nos revenus et on peine à opérer ces programmes », insiste le porte-parole régional de l’organisme.
Pour rappel
En 2022-2023, quelque 500 clubs à travers le Québec ont offert des déjeuners à près de 80 000 enfants, soit deux fois plus qu’il y a 5 ans, selon le Club des petits déjeuners.
Est-il nécessaire de rappeler les conséquences d’un vente vide ?
« Un enfant qui a faim n’est pas en mesure de se concentrer pleinement à son apprentissage, donc est plus à risque d’échecs et de décrochage scolaire. Offrir un déjeuner à un enfant, c’est lui donner l’envie d’apprendre et de se dépasser, à long terme », rappelle-t-on.
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