Ville hôte de la campagne provinciale 2023 de l’Association pulmonaire du Québec, la Ville de Sainte-Thérèse a récemment reçu Mathieu Brossard, spécialiste en rayonnement du radon pour Santé Canada ainsi que le Dr Jean-Claude Dessau, médecin conseil en la matière pour le ministère de la Santé et des Services sociaux, à titre de conférenciers.
« La santé de nos citoyens est au cœur de nos préoccupations », a lancé d’entrée de jeu le maire Charron, avant de laisser la parole à ses invités à lesquels se sont ajoutés les membres de l’équipe de l’APQ.
Lui-même sensibilisé à la dangerosité du radon à l’intérieur des habitations, il a convaincu son administration d’offrir un rabais de 35 % aux 200 premiers citoyens qui achèteront leur trousse de détection directement par l’entremise de la Ville.
« J’encourage les autres municipalités à emboiter le pas et se joindre à cet effort collectif », a-t-il ajouté.
Si l’administration municipale de Sainte-Thérèse se préoccupe tant de l’étape de détection, c’est que la présence du radon dans l’espace quotidien peut avoir un effet sur la santé.
2e cause du cancer du poumon
Aux dires de M. Brossard et du Dr Dessau, le radon est la deuxième cause du cancer du poumon après la cigarette.
« Le radon est un gaz radioactif encore trop peu connu, malgré nos campagnes. Pourtant, chaque année 1000 Québécois en meurent », indique le Dr Dessau, qui souhaiterait voir davantage de municipalités du Québec appuyer la 8e campagne de sensibilisation de l’ADQ.
Légiférer la construction
Les deux spécialistes poussent d’ailleurs les municipalités à légiférer la présence du radon dans les nouvelles constructions. « On vous encourage à adopter des mesures ou un règlement avec des standards de construction. Ça va sensibiliser le milieu de la construction. Et s’il y a un règlement pour les nouvelles constructions, le radon pourrait même être reconnu comme vice de construction », note M. Brossard.
« Les MRC devraient avoir un règlement dans les schémas d’aménagement, ce serait simples. Et ça pourrait diminuer de 50 % le taux de radon, ce qui est énorme comme résultats, car ça va réduire de beaucoup le cancer du poumon », spécifie le Dr Dessau.
M. Brossard et le Dr Dessau disent d’ailleurs effectuer des démarches en vue de faire modifier le code de construction à cet effet.
Selon les deux spécialistes, la plupart des constructions, résidentielles ou non, ont du radon. La question est de savoir en quelle quantité.
En présence partout ?
Selon la directrice de l’ADQ, Dominique Massie, au moins 18 % des demeures québécoises déjà mesurées dépassent la directive nationale de 200 BQ/m3 d’air, qui est considérée comme élevée.
Il faut savoir qu’un test de détection s’effectue sur une période de trois mois. C’est le temps requis pour déceler la présence et la quantité de radon chez soi.
Certaines municipalités tiennent désormais compte de l’efficacité énergétique et des travaux d’étanchéité pour accorder un permis de construction, font remarquer M. Brossard et M. Dessau. Au moins une dizaine au Québec, ont déjà adopté un règlement à cet effet, assure le Dr Dessau.
« Quand on donne un permis, on pourrait inclure le radon », insistent les spécialistes qui conseillent par ailleurs aux futurs acheteurs de penser à la présence du radon dans leur transaction.
« Je prends bonne note d’adopter un règlement et que ce soit ajouté à l’ordre du jour des réunions de la MRC», a conclu pour sa part le maire Christian Charron.
MOTS-CLÉS
Radon