En arrivant à Sainte-Marthe-sur-le-Lac par un bel après-midi ensoleillé, mais froid , ce qui attend les curieux, les propriétaires découragés et les bons samaritains venus aider, ressemble tristement à un cimetière de cabanes.
« Moi, je suis le quatrième propriétaire ici, ça fait 60 ans que ça existe le centre de pêche. Avant, on était dans la baie, mais quand ils ont fait la digue, ils nous ont transféré ici parce qu’ils fermaient l’autre descente. Là-bas, ils ont 16 pouces de glace. On a des courants chauds ici », dit Daniel Thériault, résidant de Saint-Placide, mais Marthelacquois dans l’âme, et en charge depuis 11 ans de ce site.
Il explique comment la couleur de la glace est importante, comment la couche du dessous doit être noire, que sinon, c’est de la fausse glace et elle s’effrite et qu’il faut 16 pouces de profondeur de glace pour permettre aux véhicules d’aller sur l’eau, ce qu’il interdisait sur son site. Il explique également que la pluie ne fait pas fondre la glace contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est le soleil l’ennemi.
Le gaillard est fatigué : « Ça fait trois jours que je suis ici. » Il a travaillé sans arrêt depuis le redoux marqué du dernier weekend. Il a négligé ses cabanes afin de sécuriser celles des autres.
Autour de nous, il y a des remorques pleines de débris, que M. Thériault empile depuis des heures. De quoi remémorer de mauvais souvenirs aux habitants de cette ville, qui ont encore bien en tête les inondations de 2019. Le responsable pèse ses mots car il s’inquiète de ce que peut créer un événement comme celui-ci sur les réseaux sociaux.
« On voit des méchancetés sur Facebook, mais les gens qui me connaissent savent comment je travaille ici. La sécurité avant tout. Pour moi c’est le plus important. »
La dernière fois qu’il y a eu une fonte semblable, c’était en 2015 alors que deux cabanes avaient coulé. Ce dont Daniel se souvient de cette expérience est l’élan de solidarité dont il a été témoin. « Les gens sont venus le samedi et on a tous aidé. Je sais qu’ils vont venir aider ce samedi, les gens vont se tenir. »
La température froide des dernières heures les aide, mais il reste beaucoup de cabanes à rescaper.
Encore une fois, la solidarité des Marthelacquois est mise à l’épreuve. M. Thériault est persuadé que ce samedi sera comme celui en 2015 et qu’ils sauveront ce qui peut être sauvé.
Plus de détails et d’entrevues suivront puisque l’événement est toujours en cours.
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