Alors que cette année marque le 50e anniversaire des expropriations d’une centaine de maisons et de commerces en vue du prolongement de l’autoroute, la Ville persiste à déplorer trois aspects du projet qu’elle considère comme outrageants à l’égard de son attrait urbain et de ses résidents, dont la fermeture de l’accès au secteur de la Place du Parc par l’avenue de l’Érablière.
Celle-ci mènerait au détour de près de 3 000 automobilistes par jour et saturerait la circulation sur la montée Gagnon, déjà engorgée aux heures de pointe.
Il est aussi question de la hauteur d’un viaduc pouvant atteindre trois mètres qui scinderait la ville en deux, ainsi que de l’édification d’un mur antibruit de dix mètres à proximité des résidences plutôt que de l’autoroute, ce qui réduirait la visibilité des citoyens et gâcherait le paysage.
« On n’est pas contre la venue de l’autoroute, on la demande depuis les 50 dernières années, rappelle le maire. On veut juste qu’elle soit bien intégrée. »
Une réponse à la « farce » du ministère
Cette fois, le regroupement avait lieu autour du thème du poisson d’avril. Enfants et adultes étaient invités à apposer des poissons au dos d’une remorque portant l’effigie d’ « aquarium ministériel », le tout se voulant un message évocateur au ministère des Transports et de la Mobilité durable.
« On a pris cette thématique-là parce qu’on pense que le ministère rit de nous, déclare M. Blanchette dans son discours. On pense qu’il ne nous respecte pas et ne nous écoute pas. »
Les tentatives de négociation de Bois-Des-Filion avec la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, se sont soldées par un échec. Dans l’attente d’un retour d’appel depuis décembre 2022, la Ville a tout récemment reçu une lettre l’informant qu’il y aurait place à une nouvelle table de discussion du côté du gouvernement, ce que M. Blanchette trouve dérisoire. Depuis quatre ans, son équipe propose des solutions alternatives et effectue des tests de sonorités et de circulation afin de démontrer, par exemple, que le fait de rapprocher le mur antibruit de l’autoroute n’apporte pas d’inconvénients notables.
« On veut que nos solutions soient acceptées par le ministère et qu’elles nous permettent d’arriver à un consensus au niveau de l’intégration de notre autoroute », affirme-t-il.
D’autres déploiements de la mairie et des citoyens sont à prévoir au cours du mois d’avril, dont l’inondation des boîtes vocales des bureaux de la ministre Guilbault ainsi que des députés Benoit Charette et Mario Laframboise.
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