Les nichoirs destinés à ces oiseaux remarquables demeurent vides ou sont envahis par les moineaux et les étourneaux. Où sont les hirondelles? Cette interrogation s’avère fondée selon L’état des populations d’oiseaux du Canada, un rapport d’Environnement Canada basé sur plus de 40 ans de données d’observations d’oiseaux. Cette étude, ainsi que d’autres documents de divers organismes scientifiques, révèle une baisse de la population des six espèces d’hirondelles du répertoire ailé du Québec.
Les hirondelles se nourrissent d’insectes, une denrée de plus en plus rare à l’échelle continentale.
L’épandage massif de pesticides relié aux grandes monocultures s’étendant sur des centaines de kilomètres, tel le maïsdans certaines régions des États-Unis, cause la disparition des insectes, affectant ainsi les hirondelles et autres espèces d’oiseaux, sans oublier le problème de la pollinisation naturelle par les papillons et autres organismes ailés.
La perte des habitats constitue également une des causes du déclin. Par exemple, l’hirondelle rustique, désignée auparavant sous le nom d’hirondelle des granges, trouve de moins en moins d’emplacements qui lui conviennent. Les anciennes granges font maintenant place à des fermes-usines en béton n’offrant plus de corniches où elle peut faire son nid.
L’hirondelle rustique se démarque par sa poitrine orange et sa queue fourchue. Elle fréquente les champs, les pâturages, les prés et les anciennes fermes.
La famille des hirondelles regroupe quelque 80 espèces à travers le monde, dont la plupart subissent une baisse sensible de population. En Europe, quelques espèces ont carrément disparu de certaines régions.
Au Québec, outre l’hirondelle rustique, on peut observer l’hirondelle noire, l’hirondelle bicolore, l’hirondelle de rivage, l’hirondelle à ailes hérissées et l’hirondelle à front blanc.
L’hirondelle noire arbore un dos foncé, d’une couleur pourpre au soleil et noire à l’ombre. Elle n’a certes pas un appétit d’oiseau, pouvant capturer jusqu’à 2 900 insectes par jour. Elle aime nicher en groupe dans les condos mis à sa disposition. C’est la plus grande de nos hirondelles, d’une envergure de quelque 20 centimètres, comparativement à 15 cm chez les autres hirondelles.
L’hirondelle bicolore présente des ailes effilées, un dos bleu et une poitrine blanche. Elle gobe des insectes au vol, en voltigeant et en multipliant les acrobaties aériennes.
L’hirondelle de rivage montre un dos brun et une poitrine blanche parée d’un collier brun. Elle préfère les falaises et les sablières où elle fait son nid dans des terriers.
L’hirondelle à ailes hérissées déploie un dos brunâtre, un ventre blanc et une gorge chamois.
L’hirondelle à front blanc affiche un dos bleu, un croupion ocre, un visage orangé surmonté d’un front blanc. Elle niche en petits groupes, souvent sous les ponts.
Une hirondelle ne fait pas le printemps! Cette expression populaire signifiant qu’on ne peut faire de généralisations à partir d’un cas isolé, peut nous inciter à apprécier la présence des hirondelles, un spectacle de plus en plus inusité tant dans les Basses-Laurentides qu’ailleurs au Québec.