On en fait normalement un grand rassemblement public (avec des témoignages et des performances artistiques), qui devait initialement se tenir à Rosemère, cette année, mais dans un contexte de pandémie, les organisateurs avaient d’abord opté pour une marche, une idée qui a fait son chemin jusqu’à l’apparition de la deuxième vague de COVID-19.
Un geste symbolique
Nous voilà donc en zone rouge et, pour cette raison, il a fallu s’ajuster, de telle sorte que c’est d’abord une participation citoyenne davantage symbolique qui est désormais sollicitée. Or, ce vendredi 16 octobre, entre 18 h et 22 h, nous sommes tous (citoyens, organisations, commerçants) invités à allumer une bougie ou un lampion qui seront placés bien en vue, à la fenêtre ou sur le perron, ce qui sera perçu comme un geste de solidarité à l’égard des personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir.
On suggère aussi d’en faire une photo et de la partager sur les sur les réseaux sociaux avec le mot clic #nuitdessansabriMRCTDB. Vous pourrez également manifester votre solidarité en écrivant sur la page Facebook de l’événement, qui s’anime déjà et s’animera encore davantage, vendredi prochain. On distribuera également (via les organismes et différents commerces) un sac de sensibilisation contenant un couvre-visage à l’effigie de la Nuit des sans-abris, un «permis de flânage», une liste des organismes de la région, une bougie de même que l’épinglette-couverture qui se veut l’emblème de l’événement.
On trouvera également, sur la page Facebook de l’événement, les revendications des organismes communautaires en lien avec la pauvreté et l’itinérance, de même que la liste des actions proposées pour combattre concrètement le phénomène. On signale, par ailleurs, qu’une partie du budget de la Nuit des sans-abris servira à faire des achats pour aider les personnes en situation d’itinérance, à l’approche de la saison froide (cartes-cadeaux, vêtements chauds, bottes).
L’itinérance n’a pas de visage
Lors d’un point de presse virtuel, le maire de Rosemère, Eric Westram, qui devait accueillir l’évènement dans sa municipalité, a d’abord eu de bons mots pour le comité organisateur qui a su s’adapter rapidement à la situation et réinventer ce te événement. «Dans le contexte actuel, on doit mettre la sécurité au cœur de nos actions et appliquer les consignes de la santé publique», at-t-il exprimé tout en soulignant que cette pandémie, avec les pertes d’emplois qu’elle a occasionnées, place l’itinérance dans une situation encore plus précaire.
À ce propos, Martin Forget, travailleur de rue au service de L’Écluse des Laurentides, faisait remarquer que l’accès à une foule de lieux était désormais fermés (ou partiellement fermés) aux personnes itinérantes, tout comme certains services psycho-sociaux ou l’accès à des mesures d’aide comme la PCU. À cela s’ajoute la pénurie de logements et les contraventions pour flânage.
«D’où l’importance, d’ajouter le maire Westram, de maintenir la Nuit des sans-abris, même sous forme virtuelle. Il s’agit d’une occasion unique pour sensibiliser notre communauté au phénomène de l’itinérance. On croit souvent à tort qu’elle n’existe pas dans notre région. Mais l’itinérance n’a pas de visage. Elle ne cadre pas nécessairement avec l’idée que nous nous en faisons en songeant aux grands centres urbains.»
Coup de cœur pour Bernard Racicot
Fidèle à son habitude, le comité organisateur remettait son prix coup de cœur, attribué cette année à Bernard Racicot, musicien et bénévole impliqué auprès de diverses instances, notamment le comité de la Nuit des sans-abris, le Consortium Jeunesse, le Centre Accroche, le comité Maux Z’Arts, la Table de concertation sur la pauvreté de Thérèse-De Blainville et l’église chrétienne de Rosemère.
«Nous avons la certitude que Bernard est un homme d’une grande bonté. Il a l’âme charitable, il est accueillant, à l’écoute de l’autre et il fait clairement la différence», exprimait à son sujet Fannie Papineau, de L’Écluse des Laurentides, en faisant l’annonce de ce prix.
MOTS-CLÉS
Rosemère
MRC de Thérèse-De Blainville
Nuit des sans-abris