Après plusieurs mois de débats à propos de l’avenir de l’ancien terrain de golf de Rosemère, on apprenait jeudi dernier que les démarches modifiant l’affectation du site seraient suspendues jusqu’à nouvel ordre. Ainsi, l’ensemble des villes de la MRC de Thérèse-De Blainville se positionne dans une procédure visant la protection des espaces verts.
« J’ai rallié les villes dans notre désir d’arrêter le changement d’affectation de sol de façon à être capable de solliciter ensemble les instances supérieures, à voir ce qu’elles ont à nous offrir », avance Eric Westram, préfet de la MRC de Thérèse-De Blainville et maire de Rosemère qui a approché les maires et mairesses du conseil dans cette décision qui a été obtenue à l’unanimité. « Moi, je ne suis pas pressé. On prendra le temps pour prendre la meilleure décision possible quand aura tous les éléments en main », poursuit-il.
De ce fait, les municipalités revendiquent au gouvernement du Québec leur soutien quant à la préservation des espaces verts, incluant les anciens terrains de golf. « On arrête le processus en attendant que les instances gouvernementales supérieures nous annoncent des choses de façon à avoir toutes les cartes pour être capables de prendre la meilleure décision », confirme le préfet.
Parmi les différentes aides que le gouvernement peut apporter, le soutien financier est indéniable considérant la valeur marchande du terrain de l’ancien golf de Rosemère qui fait 60 hectares. « Laval vient de vendre un terrain de six hectares pour neuf millions de dollars. Alors moi, tout seul, je n’ai pas les moyens et il faut être très prudent », précise M. Westram.
Un soulagement pour Rosemère Vert
Actif pour la préservation du site de l’ancien golf, le regroupement de citoyens Rosemère Vert a appuyé la décision de la MRC. Dans un communiqué publié le lendemain de l’annonce, les membres ont salué les démarches pour la préservation des espaces verts en plus de la sollicitation du gouvernement: « Rosemère Vert appuie également leur démarche visant à interpeller le gouvernement du Québec pour qu’il adopte une stratégie nationale visant la protection des espaces verts et octroie des fonds dédiés pour l’acquisition de ces derniers ».
Le regroupement considère d’une autre part que la décision est le reflet d’une ouverture de l’ensemble des élus municipaux : « Nous avons l’impression d’avoir été entendus par les instances politiques tant de la Ville que de la MRC. Depuis plus d’un an, nous réitérons qu’il est prématuré de modifier cette affectation du territoire et que la préservation devrait être priorisée ».
Qu’arrivera-t-il du Quartier Melrose?
Les promoteurs du projet immobilier qui serait situé sur l’ancien terrain de golf de Rosemère ont aussi réagi à la suite de cette décision. Malgré leur déception, François Vachon et Patrick Varin confirment que le projet Melrose n’est pas sur pause pour autant : « Nous continuons nos représentations auprès des élus, du gouvernement et des acteurs locaux afin de faire connaître les bénéfices du projet d’écoquartier et d’inciter les élus à revoir leur position de statu quo ».
Toujours convaincus de la pertinence de leur projet, les développeurs considèrent que la décision est stagnante pour la lutte contre l’étalement urbain : « C’est un enjeu dont on parle peu, mais qui est urgent. Il faut aussi favoriser la mixité sociale, la mobilité, l’accessibilité aux espaces verts et l’accès au logement. Le statu quo ne règle aucun de ces problèmes ».
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