« Si ces travaux se poursuivent, l’asclépiade, une plante vivace poussant en zone ensoleillée et jouant un rôle essentiel à la survie des monarques, sera coupée avant que ces papillons n’arrivent dans notre région. Les observations récentes indiquent qu’un processus de renaturalisation s’opère de lui-même sur le site de l’ancien golf depuis qu’il a cessé ses activités en 2018. Des vivaces et arbustes ont poussé, fournissant refuge et nourriture aux pollinisateurs, aux petits mammifères et aux nombreux oiseaux qui y reviennent et le fréquentent », souligne l’organisme Rosemère Vert, par voie de communiqué.
Le gouvernement fédéral a d’ailleurs prévu faire passer le statut du monarque d’espèce préoccupante à espèce en voie de disparition en l’inscrivant à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril.
« Alors que la Ville de Rosemère est une amie des monarques et des pollinisateurs, certains grands espaces de son territoire pouvant les accueillir comme le site de l’ancien golf sont meurtris, et les citoyens sont préoccupés des moyens dont dispose la Ville pour intervenir et faire cesser le saccage », renchérit Rosemère Vert.
L’organisme précise que la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a été alertée au sujet des travaux en cours sur l’ancien golf, car depuis l’adoption du Règlement de contrôle intérimaire (RCI) sur les milieux naturels le 16 juin 2022, il est reconnu que ce site présente un potentiel d’être restauré afin d’accroître la biodiversité et de faire partie d’un nouveau réseau d’espaces verts métropolitains. Selon le RCI, il y est interdit de réaliser des travaux du genre sur le secteur de l’ancien golf qui a été inclus dans le RCI. L’abattage d’arbres constitue des travaux, indique l’organisme.
« De plus, à la suite de l’adoption du RCI, la Ville a dû identifier des membres de son personnel pour agir à titre d’inspecteurs métropolitains locaux, chargés de veiller à l’application de ce règlement sous l’autorité des inspecteurs métropolitains en chef et adjoint désignés par la CMM. À la suite d’un signalement par des citoyens, un représentant de la Ville s’est rendu sur le site de l’ancien golf, sans toutefois que les travaux ne cessent », mentionne-t-on dans le communiqué.
Rosemère Vert n’est pas informé des constats et peines encourues par les potentiels contrevenants, mais doute fortement que les activités en cours, notamment celles mécanisées, aient reçu les permis requis de la Ville.
Rosemère Vert somme la Ville d’agir
Rosemère Vert demande à la Ville d’appliquer les règles du RCI, d’informer adéquatement les propriétaires de leurs obligations, et de modifier ou d’adopter des règlements significativement dissuasifs.
De plus, Rosemère Vert demande aux élus de réviser le règlement 794 sur la qualité de vie, qui oblige à tondre les herbes hautes ou broussailles lorsqu’elles atteignent une certaine hauteur de mai à octobre.
Au-delà des règles administratives, il y a des conséquences qui sont permanentes et irréversibles, fait-il valoir. Rosemère Vert demande aux instances « d’être exemplaires et de prendre les moyens pour faire cesser le saccage et la destruction des espaces verts qui tentent de se rétablir et contribuer à la lutte contre les changements climatiques ».
« Les citoyens de Rosemère sont conscients qu’il est urgent d’agir rapidement et concrètement pour sauver les pollinisateurs et les papillons monarques entre autres, qui sont en fait les canaris dans les mines pour nous faire comprendre que, bientôt, ce sera nous les humains, nos parents âgés, nos enfants qui seront en danger si on ne fait rien », mentionne Sylvie Hamel, membre de Rosemère Vert.
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