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Avoir la foi…

Photo Michel Chartrand Située à Saint-Eustache, l’entreprise Les Jardins de Marie-Claire existe depuis une vingtaine d’années. Pionnière et déterminée, Marie-Claire Charbonneau explique sa réussite par le fait qu’elle a trouvé un débouché commercial pour son produit principal, le jus fait d’herbes de blé congelées, certifié biologique, dans les marchés d’aliments naturels.

Avoir la foi…

Publié le 12/08/2011

Vivre de l’agriculture biologique reste un travail de moine, basé sur la croyance en une cause. Il n’est pas facile de rentabiliser une telle entreprise. À défaut de pouvoir s’entretenir avec ceux pour qui le projet est mort, le Nord Info fait état de succès connus non sans difficulté.

Fondée en 1999, le Jardin des anges distribue des fruits et légumes certifiés biologiques. Forte de 3 500 membres, l’entreprise achemine hebdomadairement 15 000 à 20 000 livraisons, soit entre 30 000 à 50 000 livres de légumes par semaine.

Le directeur général, Jérôme Plante, mentionne que depuis 12 ans, il remarque une hausse de 15 % du nombre de ses membres. «La consommation de produits biologiques, ce n’est pas un engouement, c’est une tendance de fond. Plus les gens connaissent ce qu’est l’agriculture conventionnelle, avec ses insecticides, ses impacts sur l’environnement comme les algues bleues, la non-surveillance des eaux d’irrigation, plus les gens se tournent vers les produits biologiques», affirme-t-il.

Le distributeur lavallois, détenant des terres à Mirabel, fait affaire avec plusieurs producteurs certifiés biologiques des Laurentides, comme Poivrons et compagnons, la Ferme Fontana, Les Jardins de Marie-Claire et les Serres Michel Jetté. «C’est difficile pour tous les producteurs. Ceux avec qui nous faisons affaire sont passés au travers, en partie grâce à nous, croit M. Plante. Pour nous, l’agriculture biologique, c’est une mission.»

Située à Saint-Eustache, l’entreprise Les Jardins de Marie-Claire existe depuis une vingtaine d’années. Pionnière et déterminée, Marie-Claire Charbonneau explique sa réussite par le fait qu’elle a trouvé un débouché commercial pour son produit principal, le jus fait d’herbes de blé congelées, certifié biologique, dans les marchés d’aliments naturels.

Au fil des années, elle a remarqué un intérêt de plus en plus marqué pour les produits biologiques par les consommateurs. «Les gens sont plus ouverts à acheter. Ils s’informent davantage», constate-t-elle.

À un point tel qu’elle ouvre cette année un magasin sur le site de sa ferme pour accueillir sa clientèle.

Puisque ses herbes de blé poussent dans un solarium, elle est à l’abri des intempéries contrairement à d’autres producteurs biologiques qui doivent faire face aux rigueurs de dame Nature.

Le public est prêt

Les investissements réalisés par Sagami sont un exemple concret de développement dans le secteur biologique de la région.

Après une quinzaine d’années à cultiver des tomates en serre, le producteur s’est mis à produire quatre variétés de tomates biologiques sur une superficie de 1,7 ha. «Il est trop tôt pour faire un constat, mais c’est bien parti», affirme André Michaud, directeur au développement.

Il convient que la dimension de l’entreprise avec son approche plus commerciale – la vente à la ferme reste marginale – lui donne une longueur d’avance sur la mise en marché de ses produits, une des difficultés principales des cultivateurs bio.

«Le public est très réceptif aux produits biologiques, mais les acheteurs des grandes chaînes d’alimentation sont encore réticents, affirme M. Michaud. Il reste du travail à faire. Les acheteurs ont tendance à croire que le public n’est pas rendu là. Il faut mettre le paquet pour les convaincre du contraire. Ils ont tendance à comparer nos prix avec ceux de la production conventionnelle.»