Celle-ci a accordé une entrevue à une journaliste de Radio-Canada, quelques jours suivant son renvoi du Conseil des ministres. Elle reconnaissait, lors de cette discussion avec Véronique Prince, que le lien de confiance avec Ghislain Picard, le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APQNL), s’était «dégradé». Aux dires de Mme D’Amours, cela a sûrement contribué à sa rétrogradation.
«J’avais de très bonnes discussions avec les chefs des Premières Nations au cours des deux dernières années», de confirmer l’élue, à l’autre bout du fil, rappelant cette relation plus difficile avec M. Picard, qu’elle qualifie de «lobbyiste». Il agit toujours à titre d’interlocuteur principal devant les gouvernements, au nom des Premières Nations et de ses chefs.
Un travail de relations
Dans une sphère plus locale, Sylvie D’Amours mentionne qu’elle entretient de bonnes relations avec le grand chef mohawk, Serge Otsi Simon. Notons que Kanesatake est un territoire faisant partie de la circonscription de Mirabel; celle qu’elle représente toujours.
«Nous avions de très bonnes relations; des relations de nation à nation. Il avait mon numéro de téléphone personnel et lorsqu’il y avait une problématique, il me rejoignait et nous discutions. Je l’ai également vu et visité plusieurs fois au cours des deux dernières années», d’ajouter l’élue.
«Il faut comprendre que le travail de ministre responsable des Affaires autochtones se base sur les relations. Nous discutons avec les représentants des Premières Nations, nous écoutons leurs besoins, puis nous rejoignons et sensibilisons les ministres pour réaliser des projets en lien avec ces besoins, soit, par exemple au niveau du logement, de la santé ou de l’éducation.»
La députée locale avoue que plusieurs projets étaient sur la table au moment de son renvoi, dont des petits-déjeuners dans toutes les écoles autochtones, des initiatives en lien avec les aînés, en coalition avec la responsable de ce dossier au gouvernement, Marguerite Blais. Elle souhaitait aussi la création d’un CLSC, à Joliette, amélioré et mieux adapté aux besoins et à la culture autochtone, puis géré et administré par des membres de la communauté desservie.
Elle s’attend à des annonces à venir concernant les Premières Nations du Québec, dont une, peut-être, en lien avec l’initiative des petits-déjeuners dans les écoles. Elle ignore cependant quelles seront les priorités de son successeur, l’ex-policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Ian Lafrenière.
Les Laurentides et Mirabel
Plusieurs projets liés aux infrastructures routières, à la santé et à l’éducation ont été annoncés au cours des dernières semaines. Entre autres, trois nouvelles écoles primaires verront le jour à Mirabel d’ici les prochaines années. Sylvie D’Amours dit avoir joué un rôle important en tant qu’élue locale, d’abord, et comme responsable de la région.
«Nous avons travaillé très fort. On se rend compte qu’au cours des 15 dernières années, la région des Laurentides a été sous-financée à plusieurs égards. Il faut considérer que notre région est sujette à une croissance démographique importante et soutenue», lance la députée.
On a annoncé des travaux majeurs dans les trois grands hôpitaux des Laurentides, dont ceux de Saint-Eustache et de Saint-Jérôme, ainsi que la construction d’écoles, comme mentionné plus haut. Une grande part du budget alloué à cet effet a été accordée spécifiquement pour la région des Laurentides.
«En matière de transports, nous souhaitons maintenant sécuriser trois tronçons qui sont considérés comme dangereux pour les usagers. Il y a eu l’annonce de la bonification de l’autoroute 50, entre Mirabel et l’Ange-Gardien.»
Soutenir la communauté
Puis, on se rappelle les inondations printanières de 2019. Les six villes et municipalités de la circonscription provinciale de Mirabel ont été touchées. «Nous sommes venus en aide aux citoyens et aux organismes en ces temps très difficiles. En tant qu’élus, nous travaillons sur des dossiers humains, très déchirants par moment. Il faut dire que je suis supportée et que je compte sur une équipe formidable à mon bureau.»
Il ne reste maintenant que deux ans au présent mandat de Sylvie D’Amours. En politique, on dit qu’il s’agit d’une éternité. Et nul n’est prophète.
«Présentement, en ces temps de pandémie, nous allons garder contact avec nos concitoyens et surtout avec les aînés. À mon bureau, j’ai un calendrier et une liste de gens à contacter, alors que certains vivent des moments difficiles, de l’isolement et des pertes d’emplois. On s’engage à les soutenir, à encourager les initiatives qui visent à les aider, telles que les guignolées et les banques alimentaires», de conclure Sylvie D’Amours.
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