En fait, la station de Blainville n’existe que depuis 2018 et elle est l’un des 33 réparties dans tout le pays, construites à partir des plus récentes normes technologiques et inclut un radar de formation. Les autres sont situées en Abitibi, dans le Bas-du-Fleuve, au Centre du Québec, au Saguenay.
Le ministre Guilbeault a profité de la Semaine de la sécurité civile pour se déplacer à Blainville, où une équipe d’Environnement Canada lui a fait découvrir cette station de nouvelle génération, construite au coût estimé entre 4 et 5 millions $ et installée dans l’espace de Transport Canada réservé aux essais de véhicules routiers et à l’accès restreint.
Nouvelle génération
L’intérêt d’installer de cette nouvelle génération de stations radars météorologiques est évidemment leurs prévisions plus précises ainsi que leur portée. Celle de Blainville peut couvrir un rayon de plus de 330 kilomètres à partir de la station et son système de lecture robotisé permet une lecture à distance, explique Sylvain Laramée, l’expert technique d’Environnement Canada.
La portée de cette station vise donc la grande région de Montréal, la région des Laurentides jusqu’à Mont-Laurier, la Montérégie et même l’Estrie.
En point de presse, le ministre Guilbeault a évidemment fait l’éloge de ces installations à la fine pointe de la technologie, dont la précision des analyses. « Ce réseau de radars fait du Canada un chef de file mondial. On est à l’avant-scène en terme détection radar avec ce nouveau réseau de radars », a souligné celui-ci.
Pour lui, il est évident que ce type d’installation à la fine pointe de la technologie joue un rôle prévisionnel préventif, comme dans le cas de l’ouragan Fiona où l’on a pu prévoir la course. « Ce qui a fait qu’on a pu avertir les gens et de les évacuer. Même s’il y a eu des pertes de vies, on a réussi à les minimiser grâce à cela », a rappelé M. Guilbeault.
Performance accrue
En fait, la présence de ces installations prévisionnistes est prise au sérieux par son gouvernement, lequel, a-t-il souligné, a encore investi dans la modernisation de leurs ordinateurs afin de les rendre encore plus performants.
« Maintenant que l’on a de meilleures données, il faut des ordinateurs capables de les analyser et c’est important pour nous de souligner en cette Semaine de sécurité civile, le rôle important que jouent les stations météorologiques et le rôle très très important que jouent les membres du Service météorologique.
Au cours des huit dernières années, c’est plus d’un milliard de dollars que l’on a investi dans différentes mesures comme celles-là pour augmenter la capacité technologique et scientifique du Canada afin de comprendre notre climat et prévoir les changements climatiques extrêmes », a ajouté le ministre Guilbeault.
« Quand on pense aux changements climatiques extrêmes, on travaille avec Ressources Naturelles Canada pour lancer une nouvelle génération de satellites d’ici 2028-2029 qui vont nous aider avec la détection hâtive des feux de forêt. On a investi beaucoup, mais il faut continuer d’investir dans la science. Ça va être très important alors que nous entrons dans une ère intense de bouleversements climatiques importants.
En terminant son point de presse, le ministre n’a pas cherché à nier la vitesse des changements climatiques au pays. « Les données sont claires : le Canada se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne, à l’ensemble de la planète et plus on va vers le Nord canadien, plus ce réchauffement est important. Dans le Grand Nord, on parle de trois et même de quatre fois plus vite, donc plus il y a de réchauffement, plus l’impact sur les changements climatiques est important », a déploré le ministre Steven Guilbeault.
Précision des prévisions
La modernisation nationale des radars s’est échelonnée sur une période de sept ans. La construction de celui de Blainville remonte ainsi à 2018.
La tour de Blainville fait 28 mètres mais 42 mètres si l’on ajoute le radar. Elle a été construite à cette hauteur en raison du secteur montagneux qu’elle dessert. Sa construction comprend aussi 28 mètres de pieux dans le sol afin d’en maintenir sa rigidité et, surtout, la stabilité en cas de tornades et résiste à des vents de 248 kilomètres. « Si elle bouge, les prévisions ne seront plus précises. Elle ne peut bouger à plus de 0.1 degré seulement », indique M. Laramée.
« Sa technologie comporte une meilleure résolution, de type 4K, et permet donc une meilleure résolution et on a de meilleures images avec un taux de rafraichissement à toutes les six minutes alors que c’était aux 10-12 minutes auparavant, ce qui est donc une grande amélioration. On peut désormais suivre les variations de la météo à la seconde », a expliqué Simon Legault, qui est météorologue pour Environnement Canada.
« Lors des orages et des pluie abondantes en été, on peut savoir plus rapidement où ils sont et leur intensité de façon plus précise. Donc, on a de meilleures informations à envoyer au public lorsque le temps est violent. Et dans le contexte hivernal, on peut maintenir déceler si c’est de la pluie ou de la neige qui va tomber, ce que nous ne pouvions différencier auparavant et qui permet une meilleure prévision pour la pluie verglaçante, par exemple », a expliqué Simon Legault, qui est météorologue pour Environnement Canada. »
C’est donc à distance que l’équipe de météorologues procèderont à l’analyse des données qui leur permettront de prévoir les mouvements climatiques et les variations de température à venir. Dans leurs moindres détails et à la minute près.
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