Elle est située au 900, boulevard de la Mairie, tout juste à côté de l’école de La Seigneurie, dont les élèves ont réalisé une jolie murale portant un message de bienvenue et d’ouverture à l’égard de leurs vingt nouveaux voisins, puisque cette maison offre des logements et des services adaptés aux personnes vivant avec un traumatisme crânien ou un autre type de déficience physique.
Piloté par la Fondation Le Pilier, le projet caresse le seul objectif d’améliorer la qualité de vie ces personnes, comme c’est déjà le cas pour Roger Quévillon, l’un des premiers locataires confirmés à la Maison Martin-Matte. Atteint de sclérose en plaques depuis 2003, ce dernier doit se déplacer en fauteuil roulant et se trouvait dans un sous-sol depuis 2006. «Je n’avais même plus la force de sortir de chez moi. Ça devenait dangereux, résume-t-il. Ici, l’ambiance est belle, je prends mes repas avec les autres locataires. C’est fini, la solitude.»
Celui qui donne son nom à cette maison, l’humoriste, auteur et comédien Martin Matte, n’était pas peu fier d’inaugurer une troisième maison éponyme (les autres sont à Laval et Sherbrooke), mais tout aussi ému, lui qui connaît bien le sujet des traumatisés crâniens puisque son frère en fut victime (il a même été l’objet d’un monologue). «Il a fait 19 maisons d’accueil en 15 ans», résume l’humoriste qui avait d’ailleurs créé la Fondation Martin-Matte non seulement pour venir en aide à son frère, mais à tous ceux et celles qui vivent les mêmes difficultés.
Ce dernier soulignait également que l’amélioration de la qualité de vie passait par des choses aussi simples que d’avoir une télévision ou l’accès à une baignoire. «Ce sont des banalités que nous sommes heureux de pouvoir offrir», de dire celui qui transportait un chèque de 500 000 $ pour soutenir le projet.
Puisqu’on y est, précisons que la construction de cet édifice de 20 logements répartis sur deux étages a nécessité un investissement global de 3,7 millions de dollars. Le gouvernement du Québec (1,3 M$) et divers autres partenaires (la ville de Blainville et les Caisses Desjardins des Laurentides, notamment) ont ajouté à la cagnotte.
Dans le cas de Blainville, le maire Richard Perreault s’est réjoui de l’ouverture manifestée par la la communauté environnante : «Dans d’autres communautés, le phénomène du pas dans ma cour est encore bien présent. Parfois, il faut bien peu de choses pour renverser des préjugés tenaces. Dans ce cas-ci nous n’avons pas eu ce problème.»
Soulignons que la Ville a cédé les droits emphytéotiques valables sur le terrain pour une durée de 52 ans, en plus d’assumer les coûts de raccordement du bâtiment aux services municipaux, à hauteur de 12 000 $.
À noter également l’implication, dans ce projet, de la Société d’habitation du Québec, de l’Agence de Santé et de Services sociaux des Laurentides, le Centre de réadaptation Le Bouclier et les CSSS de Thérèse-De Blainville et du Lac des Deux-Montagnes.
Les vingt locataires de la Maison Martin-Matte proviennent tous des Basses-Laurentides et logeaient jusqu’ici dans des CHSLD ou d’autres ressources du milieu.