L’inquiétude citoyenne entourant les opérations d’enfouissement de Stablex a refait surface avec le passage de la tempête Debby qui a entraîné bien des inondations et avec elle, une possible contamination des eaux inhérente aux activités de l’entreprise installée à Blainville. On demande de nouvelles analyses des sols.
Match nul…pour le moment
Le cautionnement de Québec est désormais au cœur même de ce dossier litigieux puisque la Ville de Blainville refuse qu’un permis d’agrandissement sur son territoire soit accordée à Stablex, dont les activités actuelles soulèvent déjà bien des craintes de toxicité de sols parmi la population.
Or, les consultations juridiques ont confirmé ce que redoutait Mme Poulin et son équipe : le gouvernement du Québec a tous les droits et la Ville ne peut s’opposer à sa volonté.
En début de séance du conseil municipal, le 19 août dernier, la mairesse de Blainville, Liza Poulin, a laissé savoir qu’une rencontre s’était tenue durant la semaine du 12 août entre la Ville et le ministère de l’Environnement.
La discussion s’est toutefois terminée par une impasse. « Le ministre Charette a été très clair à l’effet qu’il veut trouver une solution pour que Stablex continue ses activités. Et de notre côté, on a été très clairs sur le fait qu’on ne veut pas que ce soit sur le terrain appartenant à Blainville. Vous comprenez bien qu’on n’a pas trouvé de terrain d’entente. Mais, on a quand même obtenu que le Ministère retourne à la table à dessin pour examiner toutes les options possibles sans toucher au terrain appartenant à la ville. Ils vont donc faire leurs devoirs et on aura examiné toutes les options avant de parler d’expropriation », a relaté Mme Poulin.
Les deux parties ont convenu de s’en reparler.
L’argument des analyses
Du côté des citoyens, on estime nécessaire que de nouvelles analyses des sols soient faites. D’une part parce que l’on est convaincu que les résultats viendraient confirmer ceux des échantillonnages effectués en décembre 2023 par les citoyens, et d’autre part parce qu’avec de nouveaux résultats prouvant la toxicité des sols pourraient servir de contrepoids face au gouvernement.
C’est du moins le message livré par le citoyen François Laflamme, qui a demandé officiellement à la mairesse Poulin d’entreprendre de nouvelles analyses. Une demande qui a été suivie par l’intervention des Blainvilloises Marie-Claude Archambault et Nicole Gravel. La chef de Climat Québec, Martine Ouellet, est pour sa part intervenue pour exposer une rumeur circulant sur Stablex.
Selon une source qu’elle juge «fiable» et dont elle a pris soin de ne point nommer, Stablex aurait été inondée lors du passage de Debby : à savoir ses bureaux, sa cafeteria et tout l’intérieur de son usine. Quant à ses installations extérieures, la cellule 5 serait remplie d’eau et les cellules 7 et 8 seraient pleines jusqu’au bouchon.
Réponse de Stablex
Les informations ont été confirmées par le directeur général de Stablex, Michel Perron, qui n’a pas cherché à démentir les faits. « Comme on ne doit pas laisser d’eau à l’extérieur du site, on a dû pomper l’eau rapidement », a souligné celui-ci en ajoutant que 4-5 pouces d’eau avait envahi le sous-sol où se trouve justement la cafeteria.
M. Perron a expliqué que le diamètre du tuyau trop petit n’a pas permis de ramasser toute l’eau déversée autour de l’usine, provoquée par une coupure externe. Mais celui-ci a tout de même voulu se montrer rassurant. « Rien n’est sorti dans l’environnement, donc il n’y a aucun risque de ce côté. »
La mairesse de Blainville a assuré ses interlocuteurs qu’elle prenait acte de leurs demandes.
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