« Le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, a affirmé que le gouvernement ne fera pas connaître son engagement à cet égard avant la publication du rapport sur les audits de performance dont font actuellement l’objet les organismes publics de transport collectif (OPTC). Il s’agit d’une mauvaise nouvelle qui retarde encore l’adoption d’un cadre financier prévisible et pérenne », assure la Communauté métropolitaine de Montréal.
« Les villes ne veulent pas rejouer dans le même film que l’année dernière : alors qu’elles avaient tendu la main au gouvernement dès le mois de mai, celui-ci n’a répondu à l’appel qu’en octobre, à la veille de l’adoption des budgets municipaux. En plus de causer une pression énorme sur les municipalités, cela a mis en péril l’offre de services et a forcé les sociétés de transport à allouer des sommes non récurrentes pour combler le déficit. Ces sommes ne sont plus disponibles et ne pourront pas servir à boucler le budget 2025, ce qui rend la situation encore plus critique et pourrait mettre l’offre de services à risque », déplorent de concert les municipalités membres de la CMM.
L’incontournable transport collectif
« Le développement des transports collectifs est une priorité incontournable des municipalités en matière d’aménagement du territoire. Tous les jours, nos citoyens et nos entreprises nous demandent d’avoir de meilleurs services. Or dans la situation actuelle, une augmentation moyenne de 300 $ par résidence serait requise en 2025. C’est tout simplement inacceptable de demander un tel effort dans un contexte où nous ne savons même pas si nous serons en mesure de maintenir nos services actuels. Le gouvernement doit aussi faire du transport collectif une priorité et mettre en place un cadre financier suffisant et pérenne. Nous demandons l’aide de la ministre Guilbault pour trouver une solution rapidement », a laissé savoir Denis Martin, le maire de Deux-Montagnes et qui est membre du comité exécutif de la CMM.
La CMM constate qu’en 2025, le déficit du transport collectif métropolitain atteindra 560 M$. Pour la CMM, la contribution de Québec pour combler le déficit demeure plus que floue et entrevoie que ce désengagement face au transport collectif laissera tout le poids du déficit aux villes et aux OPTC, qui feront face à des choix difficiles sans l’apport d’une somme supplémentaire. « Les villes seront incapables d’absorber ce déficit sans qu’il y ait un impact important sur le compte de taxes de leurs citoyens et sur les services », indique la CMM.
Solution pérenne à trouver
La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, est donc appelée à poursuivre les discussions le plus tôt possible pour trouver une solution pérenne au cadre financier du transport collectif de la région métropolitaine de Montréal qui sera acceptable pour tous. Ces discussions qui devront s’inscrire sous le signe de la diversification des sources de revenus allouée aux transports collectifs.
Les municipalités de la CMM sont solidaires et rappellent au gouvernement qu’elles assumeront leur part de responsabilité. Elles jugent néanmoins que les efforts qu’elles demandent à leurs citoyens sont déjà énormes avec une contribution de plus de 1 G$ annuellement au transport collectif.
« Le développement des transports collectifs est essentiel au succès des projets de développement économique tout en étant une réponse directe pour contribuer à l’atteinte de nos ambitieux objectifs en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et d’aménagement durable du territoire », assure-t-on.
Selon la CMM, le gouvernement doit, malgré la conjoncture budgétaire difficile, réaffirmer son engagement à soutenir les municipalités pour qu’elles puissent appuyer le développement des services des sociétés de transport collectif comme il l’a fait pendant de nombreuses années.
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Éric Girard