« Les besoins criants sont pourtant connus et les sommes actuellement prévues sont clairement insuffisantes pour y répondre », déplore la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme.
Celle-ci se désole aussi que le ministre des Finances refuse toujours d’offrir davantage de prévisibilité aux villes et aux organismes développant des logements sociaux, en fixant un objectif de développement sur plusieurs années.
« M. Girard table sur les 8000 logements sociaux et abordables annoncés lors de la mise à jour économique suite à une entente avec Ottawa et dont la moitié a déjà fait l’objet d’annonces gouvernementales : ça laisse trop peu d’unités pour de nouveaux projets au moment où il faudrait accélérer la cadence », insiste-t-elle.
Le plan budgétaire souligne que les investissements prévus dans le cadre des précédents budgets et mises à jour économiques, incluant ceux dont le financement avait été annoncé avant 2018, permettront de contribuer à la réalisation de plus de 23 000 nouveaux logements d’ici 2028-2029 et semble s’en satisfaire.
Pour le FRAPRU, le gouvernement caquiste se cantonne strictement à sa promesse électorale, faite avant que le gouvernement ne reconnaisse la crise du logement, sans tenir compte de la situation qui se détériore partout au Québec.
Le FRAPRU espérait le lancement d’un chantier de 50 000 logements sociaux en cinq ans pour répondre à l’urgence de la situation et à la diversité des besoins des locataires du Québec.
Le plan d’action aux oubliettes
Selon le regroupement de défense du droit au logement, pour sortir de la crise, il faut à moyen terme se doter de la perspective d’augmenter substantiellement la part de logements hors marché privé en doublant le parc de logements sociaux.
Le budget confirme par ailleurs que le gouvernement semble avoir décidé d’abandonner les quelques milliers de logements sociaux budgétés avant son arrivée dont il avait promis la construction dans son premier mandat et qui ne sont toujours pas livrés. Aucun investissement n’est prévu pour permettre à ces projets de boucler leurs budgets. Selon le regroupement, ce sont des projets qui risquent d’être abandonnés ou forcés de changer de programme et autant d’unités promises plusieurs fois qui sont menacées d’être perdues.
Planification impérative
Alors que de nombreux écueils persistent dans le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) et que ce dernier est mal adapté aux impératifs du logement social, le FRAPRU espère maintenant que le gouvernement mettra en place promptement un programme complet, durable et spécifiquement dédié au logement social afin de s’assurer que les projets qui seront financés dans les prochains mois lèvent de terre plus rapidement et de freiner la place grandissante accordée à des acteurs privés et aux choix politiques discrétionnaires dans la sélection des projets financés.
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Éric Girard
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