Directrice générale adjointe à Mirabel, Louise Lavoie avait été mandatée pour répondre aux interrogations soulevées par M. Marra-Hurtubise. La première qu’il a formulée s’intéressait au dépassement des coûts. Comment expliquer que d’un projet initial évalué à 26 M$, on en arrive finalement à accepter de payer 37,7 M$?
Pour justifier cette majoration importante, Mme Lavoie a notamment parlé de la «forte hausse des coûts des matériaux», de la nature du sol, de la topographie du terrain et des disponibilités des entrepreneurs qui se font de plus en plus rares en ces temps pandémiques.
«Tout cela mis ensemble explique le dépassement de coûts observé», a-t-elle mentionné, avant d’ajouter qu’il n’était en outre pas possible de négocier cette hausse de coûts, sauf en rejetant toutes les soumissions et en repartant à zéro. Mirabel a d’ailleurs envisagé agir ainsi et retourner en appel d’offres. Toutefois, après maintes consultations, on en est venu à la conclusion qu’en retournant en appel d’offres, les coûts auraient été semblables ou supérieurs, «à moins, a dit Mme Lavoie, de faire un projet différent et d’aller avec un centre de moindre qualité».
«Le projet présenté par Magil Construction est un très beau projet. Il rencontre toutes les attentes de la Ville. C’est pourquoi le conseil a décidé d’aller de l’avant et de l’octroyer».
Les représentants de la Ville de Mirabel ont visité de nombreux projets semblables et parler à plusieurs utilisateurs, à savoir ce qu’ils appréciaient et ce qui, au contraire, ils aimaient moins, avant d’opter pour le projet qu’ils ont choisi, un projet, a insisté Louise Lavoie, dans lequel rien n’est superflu.
Impacts financiers
Quant aux impacts financiers qui incomberont aux contribuables de Mirabel, une autre préoccupation soulevée par David Marra-Hurtubise, il en coûtera 43,24 $ de plus par année par résidence pour rembourser un emprunt de 22,6 M$ que Mirabel compte rembourser sur une période de 30 ans. Les sommes manquantes proviennent d’une réserve de 7,9 M$ que la Ville avait mis de côté pour ce projet et d’une subvention de 3,9 M$ dont elle bénéficiera.
On estime par ailleurs que les coûts d’opération relatifs au centre aquatique seront d’environ 900 000 $ par année. Cela est sans compter sur les revenus qui découleront de son utilisation.
Rappelons que lors d’une séance extraordinaire tenue le 15 mars, les membres du conseil municipal de la Ville de Mirabel avaient voté à l’unanimité l’octroi d’un contrat d’une valeur maximale de 37,7 M$ à Magil Construction Inc. pour la construction du centre aquatique dans le secteur de Saint-Augustin, à côté d’une école secondaire. Alors que le budget initial approuvé pour ce projet se situait autour de 26,3 M$, votre hebdo L’ÉVEIL a appris qu’une autre entreprise avait aussi soumissionné pour le même projet à un coût de 31 M$.
Magil Construction, avec sa note globale de de 74,3 %, comparativement à 63,05 % pour Decarel, a décroché le contrat, et ce, bien qu’elle ait présenté un projet dont le coût est de 6 M$ supérieur au projet de Decarel.
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