Ce matin, ils étaient des dizaines à s’être rassemblés, brandissant leur piquet de grève, devant le Collège Lionel-Groulx afin de manifester leur désaccord face aux négociations qui se tiennent présentement entre leur syndicat et la ministre Sonia Lebel, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor.
Reconnaissance du travail
Il y a bien sûr la question salariale qui achoppe, mais aussi la reconnaissance de leurs tâches, de plus en plus lourdes, affirment les représentants des syndicats concernés.
Mais ce qui fâche le plus, ce sont les budgets inadéquats qui permettraient d’ouvrir des postes, d’offrir de meilleures conditions de travail aux potentiels candidats et de retenir les employés déjà en poste, dont bon nombre d’entre eux souhaitent, entre autres, pouvoir concilier travail-famille.
« Il y a un enjeu réel avec l’alourdissement des tâches. On a une population étudiante qui s’est transformée à travers les années ; des étudiants en situation d’handicap, étudiants avec difficultés d’apprentissage, étudiants allophones, donc de plus en plus de populations étudiantes atypiques. Au collégial, on voit de plus en plus de cas atypiques et complexes. Des étudiants avec problèmes d’apprentissage et souffrant d’anxiété. On aimerait que ce soit reconnu dans nos tâches. Il y aurait différentes solutions », indique Denis Paquin, le président du Syndicat des enseignants et enseignantes du CLG.
Pour le Syndicat des enseignants et enseignantes du collège Lionel-Groulx, on considère qu’offrir un poste d’enseignant à 50 000 $ à ses débuts ne correspond pas aux compétences que requiert un tel poste, où l’on exige normalement une maîtrise en plus du baccalauréat spécialisé.
Roulement de personnel
Du côté des professionnels de soutien, on déplore l’exode actuel.
« On a parlé beaucoup des anges gardiens durant la pandémie. Ici, au collège, on ne sauve peut-être pas des vies, mais on prépare les citoyens de demain. Et en ce moment, on vit l’exode de nos employés qui vont travailler au privé, au municipal et au provincial car ils ont de meilleures conditions. Ce n’est pas seulement le salaire (qui cause problème). On perd notre monde pour qui c’est plus attrayant d’aller travailler ailleurs », insiste Guillaume Turcotte, le président du Syndicat des employés de soutien du CLG.
Joannie Pepin, la présidente du Syndicat du personnel professionnel du CLG, abonde dans le même sens que les deux autres porte-parole; la rétention du personnel demeure l’enjeu crucial à relever. « On a de la difficulté à combler plusieurs postes. Le taux de roulement est impressionnant et très élevé. Les professionnels de restent pas. Nos conditions de travail ne sont plus à la hauteur de ce qu’offre le privé, actuellement », souligne-t-elle.
Si les négociations ne débouchent pas, les syndicats prévoient un retour des piquets de grève les 21, 22 et 23 novembre prochains.
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