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Chats errants : un organisme citoyen prend forme à Sainte-Thérèse

Le phénomène des chats errants est une problématique répandue, chez nous comme ailleurs.

Chats errants : un organisme citoyen prend forme à Sainte-Thérèse

Publié le 19/05/2016

La chose en est à peine à ses balbutiements, un organisme chargé de la gestion de la population des chats errants est en voie de formation, à Sainte-Thérèse. Poussée par le conseillers municipaux Barbara Morin et Armando Melo, l’idée a suscité la tenue d’une première rencontre à laquelle une cinquantaine de citoyens prenaient part, mercredi dernier.

Quiconque a pu voir un jour ce fameux graphique illustrant la prolifération pyramidale des chats errants (un problème continental, suggérait M. Melo, en introduction) sait que ces félins lâchés dans la nature (à la base des chats domestiques abandonnés par leur propriétaire) ont tendance à se reproduire à une vitesse folle : un couple de chats pouvant avoir 12 chatons en une année, si chacun se reproduit au même rythme, on en comptera plus de 20 000 au bout de quatre ans! Ils sont mignons, mais peuvent vite devenir une source d’embêtements divers (bruit, odeurs, maladies).

«Ce sont des être vivants et il faut en prendre soin. S’ils sont rendus là, ce n’est pas leur faute. Inventer une machine pour les tuer ne règlerait pas le problème», de poursuivre M. Melo, une affirmation qui, au-delà de sa portée sentimentale, n’en constitue pas moins une vérité, ce qu’on s’est efforcé de démontrer lors de cette première rencontre publique.

Le programme CSRM

On y avait invité la vétérinaire Sophie Morisset, présidente et fondatrice de Félins parmi nous, un organisme boisbriannais créé l’année dernière et dont on souhaite reproduire le modèle à Sainte-Thérèse.

À la base, Félins parmi nous prône l’application du programme CSRM, c’est à dire une séquence d’événements qui se décline comme suit : capturer, stériliser, relâcher et maintenir. La stérilisation apparaît alors comme l’étape fondamentale du processus.

De fait, si l’on tient compte du fait qu’une colonie de chats errants est constituée de femelles et d’un mâle dominant, éliminer ce dernier ne règlerait rien puisqu’un autre mâle prendrait aussitôt sa place. «Un mâle stérilisé qu’on ramène sur le terrain rejoint aussitôt sa colonie et continue de défendre son statut. Il ne laissera aucun autre géniteur approcher les femelles. Du même coup, on vient de stabiliser la colonie», explique Mme Morisset. Ajoutons à cela que l’espérance de vie des chats errants étant de trois à cinq ans, le problème pourrait éventuellement se régler par lui-même si la méthode s’appliquait universellement (comprendre : si les organismes comme Félins parmi nous proliféraient dans toutes les villes). Par exemple, à Prévost, l’organisme S.O.S Félins, créé il y a deux ans, applique la méthode et a enregistré, jusqu’ici, une baisse de 25 % de la population des chats errants.

Bien sûr, l’organisme tente d’abord de placer les animaux dans des familles d’accueil, mais il faut se rendre à l’évidence : les chats adultes n’ont pas la cote. Les chatons, par contre, trouvent preneur plus souvent qu’autrement.

Comment ça marche?

En partie subventionné par la ville de Boisbriand (10 000 $ la première année et 5 000 $ par la suite), Félins parmi nous boucle son budget en recevant des dons et en facturant les personnes qui adoptent les chats nouvellement stérilisés.

Sur le terrain, lorsqu’on lui signale la présence d’une colonie de chats errants (ou chats «communautaires»), l’organisme constitué de bénévoles dispose des cages destinées à la capture, après avoir avisé les propriétaires de chats domestiques du secteur, qui sont alors invités à garder leur animal à l’intérieur.

Une fois les chats capturés, ils sont amenés en clinique vétérinaire pour y être stérilisés, avant d’être adoptés ou relâchés. Notez qu’on aura aussi pratiqué une petite entaille à l’oreille, de manière à les identifier facilement, pour éviter de les capturer et de les opérer de nouveau.

La suite des choses

C’est donc ce modèle qu’on veut reproduire à Sainte-Thérèse (à Saint-Eustache et Lorraine, des démarches sont également en cours, nous dit-on) et mercredi, au terme de la rencontre tenue à la Maison des citoyens, 15 mains se sont levées pour constituer les bases de l’organisme en devenir.

À cet effet, Barbara Morin avise qu’une nouvelle réunion se tiendra d’ici les deux prochaines semaines. «J’invite toute personne intéressée à se joindre à nous à visiter le site Web ou la page Facebook de la Ville, où cette prochaine réunion sera annoncée», avise la conseillère.