On compte 31 orthophonistes au CSSMI (Centre de services scolaire des Mille-Îles), preuve que ce trouble, autrefois connu sous le nom de «dysphasie», est bien présent dans la population. Selon les statistiques recensées, un peu plus de 7% des gens présentent un TDL. Durant l’enfance, les élèves TDL sont habituellement pris en charge à même leur milieu scolaire. Toutefois, lorsqu’ils terminent leurs études, ils sont souvent laissés à eux-mêmes. François Gosselin, un résident de Lorraine aujourd’hui âgé de 28 ans, l’a appris à ses dépends. Présentant un TDL depuis la naissance, il a peiné à trouver sa place dans la société.
«Les gens, dit-il, ont souvent l’impression que les personnes qui présentent un TDL ont de la difficulté avec la prononciation des mots, mais il y a aussi le côté réceptif, quand nous recevons l’information. De mon côté, pour vous donner une image, c’est comme si j’étais un étranger dans ma propre langue maternelle ou comme si j’avais fait un AVC dès la naissance.»
Analphabète à 21 ans
À force d’efforts, M. Gosselin peut aujourd’hui communiquer presque normalement avec ses interlocuteurs, mais ça n’a pas toujours été le cas. Il a dû s’investir entièrement dans ce combat et aurait souhaité avec accès à davantage de services. C’est donc pour les générations à suivre qu’il veut se faire entendre.
«À l’âge de 21 ans, j’étais encore analphabète. Je ne savais ni lire, ni écrire, ni compter. Si je n’avais pas fait autant d’efforts pour me rééduquer au niveau de mon langage, je n’aurais pu me scolariser, avoir un travail, des relations interpersonnelles».
Comme plusieurs autres adultes TDL, François Gosselin a l’impression que rien n’est fait au Québec pour aider à faire progresser des gens comme lui.
«Ça fait 30 ans, depuis que je suis né en fait, qu’on ne parle pas du TDL. C’est pourtant une maladie mentale et c’est incroyable de voir qu’au Québec on ne s’en occupe pas davantage ! C’est vraiment décevant que je sois abandonné à moi-même»
Heureusement, des associations tels Dysphasie Laurentides ou Regroupement langage Québec et des blogues comme «Parlons dysphasie» sont là pour soutenir les gens comme François Gosselin.
Impacts significatifs
Ce sont des élèves de Pascale Dubois, orthophoniste au CSSMI, qui ont communiqué avec les villes environnantes pour leur demander de souligner la Journée internationale du TDL.
«C’est un trouble que l’on dit invisible, difficile à reconnaître chez les jeunes. Ce n’est pas écrit dans leur front ! Mais quand ces jeunes vieillissent, le TDL demeure subtil, mais peut entraîner des impacts significatifs sur leur vie», mentionne Mme Dubois dont l’objectif, à titre d’orthophoniste auprès de jeunes élèves, est donc de travailler à développer le langage.
«Nous allons travailler à développer la compréhension, la capacité à s’exprimer, à organiser ses idées. Par exemple, si je veux raconter ma fin de semaine, par quoi je commence ? Que dois-je dire, et ne pas dire.»
Au CSSMI, différentes écoles offrent des services au primaire dans ce qu’on appelle des classes «langage». Même chose au secondaire pour les élèves plus vieux. Mais après, les services sont difficiles à obtenir.
Au Québec, à l’âge de 5 ans, 9,4% des enfants présentent un trouble primaire du langage. À 12 ans, 72% de ceux-ci ont toujours une problématique persistante.
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