C’est pourquoi ils réclament du gouvernement Trudeau qu’il mette sur pied un fonds d’urgence de 50 M$ pour les médias de l’information ainsi que la tenue, en 2024, d’états généraux sur l’avenir des médias en vue de se doter d’un plan d’action.
« Il faut une aide significative et immédiate pour sauver nos médias. C’est là une question de survie ; le gouvernement doit agir ! », a lancé, le mardi 5 décembre dernier, à la Chambre des communes, le chef bloquiste, lors d’un point de presse, alors qu’il était accompagné du leader parlementaire de son parti, Alain Therrien, et du porte-parole en matière de Patrimoine, Martin Champoux.
L’urgence d’agir
Il a profité de son intervention pour réitérer l’urgence d’agir afin de relancer les médias et l’information, et d’endiguer la crise dont les effets néfastes, a-t-il dit, se répercutent de façon amplifiée dans les régions ainsi qu’auprès des audiences francophones.
« Il s’agit autant d’une ‘’crise de l’information’’ que d’une ‘’crise des médias’’ puisque la finalité de l’appareil média, c’est de véhiculer l’information et la culture. Et lorsqu’ils sont menacés de façon aussi aiguë à travers l’ensemble des régions du Québec, il y a des réflexions importantes à faire afin d’assurer l’accès à l’information, une information collée aux réalités des gens qu’elle dessert, et qui soit disponible en français. Il faut aussi se pencher sur le rôle et la place des réseaux sociaux dont l’effet actuel est préoccupant. Une chose est sûre : on ne peut laisser la crise s’amplifier davantage », a plaidé M. Blanchet avant d’y aller de ses demandes au gouvernement fédéral.
Surtout, celui-ci ne souhaite pas que CBC et Radio-Canada bénéficient des 100 M$ qui seront versés par Google à l’ensemble des médias canadiens à la suite d’une entente survenue avec le gouvernement canadien dans la foulée de l’adoption de la loi C-18. On le sait, CBC et Radio-Canada ont annoncé, la semaine dernière, la suppression de 600 emplois et l’abolition de 200 postes vacants, soit près de 10 % de leurs effectifs, représentant l’équivalent de 120 M$ en coupures.
Pour M. Blanchet, il serait « odieux de vouloir remplacer une partie de ces coupures par une partie de l’argent de Google » puisque CBC et Radio-Canada ont déjà accès à des subventions que n’ont pas les médias privés.
Des inquiétudes sur le plan local
Localement, dans les Basses-Laurentides, les députés Luc Desilets (Rivière-des-Mille-Îles), Jean-Denis Garon (Mirabel) et Louise Chabot (Thérèse-De Blainville) s’inquiètent plus particulièrement des retombées de cette crise pour les médias locaux qu’ils connaissent bien, comme L’Éveil, le Nord Info, Infos Mirabel, Infos Laurentides, La Voix et L’Éveil agricole que publie le Groupe JCL. Ils ont d’ailleurs rencontré le président-éditeur du groupe de presse, Serge Langlois, pour s’enquérir de la situation.
Ce dernier ne leur a pas caché que « toute aide est bienvenue pour adoucir les embûches; qu’une aide d’urgence, c’est fantastique surtout si elle est ciblée ». « Je ressens votre volonté d’être un élément rassembleur, capable de canaliser les volontés de tous les partis politiques pour en faire une vision du futur pour l’information locale. Il est minuit moins cinq pour l’information régionale au Québec ! », leur a-t-il fait part.
« Nos médias, particulièrement nos médias locaux, jouent un rôle essentiel dans nos communautés et dans l’exercice de notre démocratie. Ils sont la courroie de transmission entre les citoyens et une information fiable et de qualité. Une aide significative et immédiate est nécessaire pour les supporter. C’est là une question de survie ; le gouvernement doit agir ! », a indiqué le député Luc Desilets après cette rencontre.
« Il faut savoir que le déclin des revenus publicitaires touche directement le financement des opérations des médias. Cette baisse se fait sentir depuis, entre autres, l’avènement des plateformes numériques. Or, dès 2019, le Bloc québécois souhaitait mobiliser les acteurs impliqués afin de trouver des solutions à long terme pour assurer la survie de nos médias. La situation s’est aujourd’hui aggravée et il y a maintenant urgence de tenir ces états généraux afin que des solutions puissent émerger », d’ajouter la députée Louise Chabot.
« Face à Meta et aux autres géants du web qui boycottent les contenus de nos médias et veulent les affaiblir, la lutte est inégale. Non seulement C-18 et C-11 doivent être appliquées et les géants numériques doivent faire leur part, mais il faut plus. Le gouvernement peut et doit venir en aide aux médias afin qu’ils puissent traverser la crise jusqu’à ce que les effets des lois adoptées se fassent sentir. Il faut éviter que le paysage médiatique québécois ne se transforme en un désert aride », de conclure le député Jean-Denis Garon.
MOTS-CLÉS
Crise des médias
Groupe JCL
Thérèse-De Blainville (circonscription fédérale)
Louise Chabot
Jean-Denis Garon
Serge Langlois
Rivière-des-Mille-Îles
Luc Desilets