Les éléments repris dans ce titre ont d’ailleurs été souventes fois répétés, durant cette présentation animée en majeure partie par Marcel Roy, ingénieur à l’emploi de la firme ci-haut mentionnée, spécialisée en ressources hydriques et en environnement.
En commentant ce document de 60 pages intitulé Étude hydrologique et hydraulique de la rivière aux Chiens, M. Roy en a aussi démontré toute la complexité, tout comme il a probablement déçu un auditoire qui espérait sans doute qu’on lui présente un solution rapide et définitive à un problème qui se présente chaque printemps, non pas toujours avec la même envergure, mais avec une charge de stress probablement équivalente. On parle des riverains thérésiens, ceux qui ont subi les dommages causés par les inondations des 6 et 7 avril 2017, et qui demeurent sur le qui-vive chaque fois que l’eau se met à monter.
L’urbanisation
D’abord, l’ingénieur a rappelé que la rivière aux Chiens demeure un être vivant qui est né bien avant l’urbanisation (s’il faut trouver une responsable, elle est bien là), que sa plaine de débordement est évasée, ce qui la rend davantage expansible lorsqu’elle sort de son lit, et que son bassin versant, surtout, est construit dans sa presque totalité. D’ailleurs, l’obligation, pour un promoteur, d’assurer une bonne gestion des eaux pluviales sur les terrains qu’il développe n’a force de loi que depuis 2012. Ça fait résolument partie du problème.
Cette réalité, en elle-même, suffit à limiter les éventuels moyens d’action qui devront incidemment être considérés de façon globale, a-t-on insisté. La rivière aux Chiens ne fait aucune discrimination selon la ville qu’elle traverse et débordera ailleurs si on l’empêche de le faire ici.
Installer des murs de protection à Sainte-Thérèse, par exemple, en plus de couper toute vue sur la rivière, pourrait causer des débordements à Boisbriand. Aménager un bassin de rétention de grande capacité à Mirabel, une opération qui coûterait environ 20 millions de dollars, ne règlerait pas davantage le problème puisque, en raison des règles environnementales, il faut assurer le débit naturel initial qui est d’ores et déjà problématique.
Ajoutez à cela tout ce qui fait artificiellement obstacle à un écoulement adéquat de l’eau (ponts, ponceaux et passerelles) et tous ces impondérables liés aux caprices du temps : on peut calculer les probabilités sur un horizon de 100 ans, rien ne garantit qu’un événement comme celui d’avril 2017 ne pourrait se reproduire le printemps prochain. «Le risque zéro n’existe pas», maintient Marcel Roy.
Pas d’action concrète dans l’immédiat
Or, il y a tout de même des solutions, et quelques-unes de celles qui sont préconisées par JFSA sont déjà en application, a fait remarquer la directrice générale de la Ville de Sainte-Thérèse, Chantal Gauvreau, comme la mise en place d’un plan de communication, d’un comité d’urgence et l’installation d’une station hydrométrique qui permet aux autorités de réagir rapidement en cas de crue des eaux.
Le représentant de JFSA, par ailleurs, suggère fortement qu’on pense à la possible immunisation des propriétés à risque, une solution qui, sans empêcher d’éventuels débordements comme celui d’avril 2017, assurerait au moins la protection des maisons menacées.
«On a vu la complexité du dossier. Donc il ne faut pas prévoir d’action concrète avant au moins deux ans, sinon pour minimiser les impacts et aider les citoyens, comme la distribution de sacs de sable», ajoutait Mme Gauvreau.
De son côté, le directeur-général de la MRC de Thérèse-De Blainvile, Kamal El-Batal, a indiqué que l’étude de la firme JFSA serait transmise à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) pour fins d’analyse, ce qui pourrait ouvrir la porte, dit-il, à des subventions ou de l’aide gouvernementale en cas de sinistre.
Vous trouverez l’étude de la firme JFSA, de même que la présentation Zoom sur le site Web de la Ville de Sainte-Thérèse, sous l’onglet <Séances d’information publique>.
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