Lors de la séance publique du lundi 5 novembre, les conseillers Christian Charron et Michel Milette, tous deux élus sous la bannière du parti Vision Sainte-Thérèse, ont voté contre cette résolution qui permet d’augmenter de 35 000 $ la réserve fixée en vertu d’une convention de retenue aux fins de décontamination du site. Cette réserve, auparavant fixée à 500 000 $, était incluse dans l’acte de vente du terrain acquis par le Groupe Mathieu, le 2 octobre 2017, au coût de 1,1 million de dollars. La Ville s’engageait alors à défrayer les travaux de décontamination du site, jusqu’à une certaine limite.
«Puisqu’on a constaté une présence accrue de contaminants à extraire sous les bâtiments démolis, la convention de retenue doit donc afficher les paramètres réels. C’est pourquoi nous avons besoin de cette résolution d’amendement» , expliquait la mairesse Sylvie Surprenant, tout juste avant que le conseiller Charron ne demande le vote, avec le résultat que l’on sait, les cinq autres élus présents (en l’absence de Normand Toupin), se prononçant en faveur de la résolution.
La Ville y perd, selon M. Charron
Dans une lettre qu’il a fait parvenir au journal, le conseiller Charron explique sa dissidence comme un geste visant d’abord à exprimer son incompréhension quant à la décision de la Ville d’acquérir (au coût de 1,7 million de dollars) ces propriétés, en 2014, sans garantie légale. «Ce faisant, elle acceptait de prendre à sa charge tous les frais de décontamination qui pourraient survenir dans le futur, une dépense qui appartenait pourtant aux propriétaires antérieurs» , écrit-il, soumettant également que la résolution autorisant la vente desdits terrains au Groupe Mathieu ne faisait aucunement mention d’une convention de retenue aux fins de décontamination.
Le conseiller Charron affirme par ailleurs que la Ville a perdu 1 635 000 $ dans l’opération. Il obtient ce montant en suggérant que les coûts d’acquisition, par la Ville, des terrains et des propriétés qui s’y trouvaient, au coût de 1,7 million de dollars, jumelés aux déboursés entourant la démolition des bâtiments qui s’y trouvaient, permettent d’arriver à une dépense globale de 2,2 millions de dollars. Si l’on soustrait le montant de la vente et qu’on additionne par la suite les coûts liés à la décontamination, on arrive donc à 1 635 000 $.
La maison Adélard-Lesage
«Pourquoi n’en avons-nous pas plus pour notre argent? » , s’interroge M. Charron, concluant sa lettre par une série de questions qui rappelle, entre autres, que la Ville a aussi autorisé, chemin faisant, la démolition des maisons Adélard-Lesage et du Forgeron, une décision qui avait été dénoncée par plusieurs, dont l’ex-candidat au poste de conseiller Pierre Leclerc, bien connu pour ses interventions fréquentes en matière de patrimoine.
Ce dernier, qui s’est invité dans le débat, nous a également fait parvenir une lettre d’opinion accompagnée de divers documents, dont une communication de la firme Yves Woodrough Architectes, datée du 20 avril 2015 et répondant à la requête du directeur du Service de l’urbanisme et du développement durable, Nicola Cardone, qui avait demandé une estimation des coûts de restauration de la maison Adélard-Lesage. Réponse de la firme: 585 523,69 $.
«Comment expliquer qu’un montant à peu près équivalent à ce qui était nécessaire pour la restauration est désormais disponible pour procéder à la décontamination du terrain? Il s’agit d’un choix politique, d’autant plus fâchant qu’un débat démocratique sur la solution architecturale n’a jamais été tenu avec la population» , d’exprimer le citoyen Leclerc.
La mairesse Surprenant l’entend cependant d’une autre oreille et affirmait, lors de la séance du 5 novembre, qu’il fallait anticiper fièrement tous les travaux qui seront bientôt entrepris sur la rue Turgeon et qui transformeront résolument cette artère principale du centre-ville thérésien. «C’est une vision de Ville. Une vision d’avenir que nous partageons avec nos concitoyens» , a-t-elle dit en faisant référence à une activité de portes ouvertes tenue le 16 octobre dernier, à la Maison du citoyen.
MOTS-CLÉS
Sainte-Thérèse