logo journal nord-info
icon journal
Démission de Justin Trudeau : Des réactions dans la région

Captation vidéo tirée de Facebook –

Justin Trudeau, lors de l’annonce de sa démission comme chef du Parti libéral du Canada.

Démission de Justin Trudeau : Des réactions dans la région

Publié le 07/01/2025

Comme cela a été le cas à Ottawa et ailleurs au pays, la décision de Justin Trudeau de quitter ses fonctions de chef du Parti libéral du Canada (PLC) et éventuellement, lorsque son successeur sera connu, son poste de premier ministre du Canada n’a pas manqué de susciter des réactions dans les Basses-Laurentides.

C’est bien sûr le cas du côté des députés du Bloc québécois à la Chambre des communes, à savoir les Luc Desilets (Rivières-des-Mille-Îles), Jean-Denis Garon (Mirabel) et Louise Chabot (Thérèse-De Blainville), qui sont tous d’avis que M. Trudeau a pris la bonne décision et que le choix d’un nouveau chef libéral fédéral doit maintenant se faire le plus rapidement possible pour permettre le déclenchement d’élections au début du mois de mai.

Luc Desilets : « Il est parti, tant mieux »

« C’était attendu, souhaité. C’est une décision favorable pour tout le monde : pour les électeurs, pour les partis d’opposition, pour sa ‘’gang’’ de députés principalement qui ont été très patients […] Je les trouve assez extraordinaires de ne pas avoir pesé plus fort sur le piton. Ils ont été d’une patience épouvantable. Il est parti, tant mieux… », de réagir, en entrevue téléphonique, le député Luc Desilets qui tentera d’obtenir, au prochain scrutin, un troisième mandat, après ceux de septembre 2021 et d’octobre 2019.

Comme son chef Yves-François Blanchet, le député de Rivière-des-Mille-Îles est d’avis qu’il sera difficile de passer outre les erreurs accumulées du Parti libéral du Canada d’ici le déclenchement d’élections fédérales qui, selon ses calculs, pourraient être tenues le 5 ou le 12 mai prochain.

« Les libéraux [veulent] miser sur une nouvelle tête. Je n’y crois pas du tout. Les dégâts sont déjà faits. Le successeur de Trudeau va être obligé de vivre avec la succession qu’on lui laisse. Je ne crois pas que cela va permettre au PLC, malheureusement pour lui, d’effectuer une remontée pour la prochaine élection », de commenter M. Desilets qui, au cours des prochaines semaines, sera déjà en mode ‘’campagne électorale’’.

Jean-Denis Garon : « Même les libéraux [n’en] veulent plus… »

Son collègue de la circonscription de Mirabel, Jean-Denis Garon, qui a déjà annoncé qu’il ne sollicitera pas un nouveau mandat, ne pleurera pas sur le sort des libéraux. « Ce gouvernement-là, c’est un gouvernement désastreux, avec un bilan qui est épouvantable pour le Québec. Et je pèse mes mots. [M, Trudeau] était à peu près incapable [aujourd’hui] de parler de son bilan, excepté quand il dit qu’il a baissé les impôts de la classe moyenne. En fait, c’était une baisse d’impôt pour les gens qui faisaient au-dessus de 120 000 $ par année […] Quand le seul legs politique que vous avez de positif, après 10 ans, c’est d’avoir baissé l’impôt des plus riches, c’est un gros échec […] Même les libéraux ne veulent plus de Trudeau. Imaginez le Québec », de dire le député Garon.

Le représentant du Bloc québécois est aussi d’avis que Justin Trudeau a trop tardé, par idéologie, dans le dossier de l’immigration, ce qui a eu des répercussions néfastes au Québec. « Les bonnes politiques publiques, elles se désignent dans les faits. La réalité ne s’ajuste pas aux politiciens. C’est aux politiciens à s’ajuster à la réalité », souligne à ce sujet M. Garon, inquiet par ailleurs par la possibilité que les conservateurs se retrouvent au pouvoir et de ce que cela aura comme conséquences sur les questions environnementales.

Il souhaite donc que le Bloc québécois augmente sensiblement sa députation à la Chambre des communes pour faire contrepoids aux conservateurs de Pierre Poilievre. À cet égard, il promet d’être un « militant acharné pour le Québec » lors de la prochaine campagne électorale fédérale. « C’est triste que le Québec n’ait pas son propre pays, mais on a besoin d’être là [à Ottawa]. On a besoin d’augmenter le contingent [bloquiste]. La paternité n’enlève à personne ses idéaux. Au contraire, ça les renforce », de lancer le nouveau papa.

Louise Chabot : « Faire tomber ce gouvernement… »

De son côté, la députée bloquiste de Thérèse-De Blainville, Louise Chabot, appelle la personne qui succédera à Trudeau à déclencher des élections dès son entrée en poste pour que « le Parti libéral du Canada s’expose au jugement des électeurs ».

« De notre côté, nous sommes prêts pour la suite des choses. Nous avons plusieurs fois répété que nous voterons en faveur des motions visant à faire tomber ce gouvernement dès que l’occasion se présentera, et ce, tant que le libellé proposé va dans le sens des intérêts des Québécois. Nous tiendrons parole », d’ajouter celle qui a déjà confirmé qu’elle ne sera pas candidate lors de ce prochain scrutin.

Linda Lapointe : « Je suis triste, pour vrai… »

Si le départ du chef libéral réjouit, sans grande surprise, la députation bloquiste des Basses-Laurentides, elle chagrine cependant l’ex-députée fédérale de Rivière-des-Mille-Îles, Linda Lapointe. Celle-ci avait été élue lors du scrutin de 2015 à l’issue duquel Justin Trudeau avait formé un gouvernement majoritaire jusqu’en octobre 2019. Elle avait, par après, été défaite, par le bloquiste Luc Desilets.

« Je suis triste, pour vrai. M. Trudeau n’est pas allé au bout de tout ce qu’il voulait faire. Moi, comme Québécoise, je suis fière de tout ce qui a été fait pour les familles, pour les enfants et les femmes, avec la mise en place de l’allocation canadienne pour les enfants, les services de garde à 10 $, dont a bénéficié monétairement le Québec, la révision de la loi sur les langues officielles et des pouvoirs du commissaire aux langues officielles du Canada pour lui permettre d’avoir plus de mordant. Moi, comme francophone québécoise, ça me réjouit », de commenter, en entrevue, Mme Lapointe.

Rappelant que M. Trudeau aura été premier ministre pendant neuf ans et demi et compte plusieurs réalisations à son actif que « le temps, dit-elle, va laisser voir quand la poussière va retomber ». « C’est là que les gens vont réaliser tout ce que M. Trudeau a fait », assure celle qui a tenu à saluer la combativité de son ex-chef. « Il voulait continuer à se battre pour les Canadiens. C’est un fervent défenseur du Canada. Mais, quand tu n’as plus l’appui de ton caucus… », de conclure l’ex-députée libérale.