Ce budget qui comporte un déficit de 19,8 milliards de dollars en 2019-2020 a, rappelons-le, été déposé le mardi 19 mars dernier. Il prévoit notamment jusqu’à 3,65 milliards de dollars d’aide supplémentaire pour les producteurs agricoles assujettis au système de la gestion de l’offre, ainsi que des mesures pour faciliter l’accès à la propriété aux jeunes adultes, bonifier l’exemption des gains du Supplément de revenu garanti sur les premiers 15 000 $ de revenu et créer une Agence canadienne des médicaments, ainsi que divers incitatifs financiers pour la formation de la main-d’œuvre.
Deux députés libéraux fiers
Pour la députée de Rivière-des-Mille-Îles, Linda Lapointe, ce budget est, a-t-elle dit en entrevue téléphonique, «en continuité avec ce que le gouvernement libéral a mis en place depuis 2015. À mes yeux, il n’y a que de bonnes nouvelles» . Celle-ci est, en effet, d’avis que les résidants de sa circonscription, et de tous les âges, profiteront de plusieurs aspects contenus dans ce budget.
Sur la question de la dette, Mme Lapointe tient à rappeler que le Canada se positionne bien puisque celle-ci correspond à 30 % du PIB, soit le plus faible ratio des pays du G7. «Notre position est aussi très enviable par rapport aux États-Unis. La dette a d’ailleurs diminué par rapport à notre PIB» , assure-t-elle.
Pour sa part, le député de Thérèse-De Blainville, Ramez Ayoub, est tout aussi fier de ce quatrième budget libéral, le dernier avant les élections fédérales du mois d’octobre prochain.
«Notre budget comprend des mesures concrètes pour répondre aux besoins réels de nos citoyennes et citoyens. Avec ce nouveau budget, notre gouvernement s’assure que tous les Canadiens et les Canadiennes bénéficient des avantages d’une économie en croissance. Cela signifie aider davantage de personnes» , de commenter M. Ayoub par voie de communiqué de presse.
Des producteurs laitiers satisfaits
Par ailleurs, les Producteurs laitiers du Canada et les Producteurs de lait du Québec ont accueilli favorablement l’enveloppe financière de 3,9 milliards de dollars pour indemniser les secteurs canadiens du lait, de la volaille et des œufs pour l’impact des concessions accordées dans le récent Accord économique et commercial global (AECG) et l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP). D’autres sommes sont anticipées lorsque l’Accord Canada–États-Unis–Mexique sera ratifié.
«Cette annonce aidera le secteur laitier à maintenir sa contribution majeure à l’économie canadienne, malgré les pertes qui découleront des trois accords. Nos fermes laitières ne se délocalisent pas. L’aide octroyée par le gouvernement sera donc dépensée et réinvestie dans l’économie canadienne» , d’indiquer Bruno Letendre, président des Producteurs de lait du Québec, un regroupement qui représente 5 050 fermes laitières, dont plusieurs se trouvent dans les Basses-Laurentides.
Des opposants déçus
De son côté, le député fédéral de Mirabel, Simon Marcil, du Bloc québécois (BQ), a décrié, en début de semaine, ce budget disant que celui-ci conclut «un mandat entier à dépenser n’importe comment, sans plan ni vision, sans tenir compte d’une seule des demandes du gouvernement du Québec de François Legault» .
«Ottawa rit carrément de nos producteurs sous gestion de l’offre. Les libéraux annoncent des sommes, mais ils n’ont rien budgété parce qu’ils n’ont ni entente ni échéancier. Nos agriculteurs ne verront pas un sou avant les élections alors qu’ils ont été trahis trois fois dans le libre-échange depuis 2015» , de s’insurger M. Marcil pour qui «ce budget ne sert pas le Québec» et «ne répond pas aux préoccupations des Québécois concernant l’environnement» .
Candidat du Parti conservateur du Canada dans Mirabel, François Desrochers a, enfin, tenu à réagir, arguant que ce budget, qui prévoit des dépenses additionnelles de 41,3 milliards de dollars sur cinq ans, «vise à détourner l’attention des réels problèmes du gouvernement» et se veut «une opération de camouflage» fort coûteuse.
«Justin Trudeau avait promis un budget équilibré. Au lieu de cela, le déficit sera de 19,8 milliards de dollars. Il ne faut pas oublier que les déficits d’aujourd’hui sont les impôts de demain. Il faut penser à l’avenir et aux répercussions graves, si nous devions vivre une période d’incertitude économique» , de s’insurger celui-ci.
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