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Des oiseaux aux couleurs d’automne

Des oiseaux aux couleurs d’automne

Publié le 04/09/2015

La période de la migration des oiseaux vers le Sud est déjà en cours, amenant des oiseaux aux plumages surprenants dans notre cour.

Ces visiteurs s’avèrent souvent de jeunes oiseaux présentant une allure quelque peu différente des adultes. De plus, des femelles ou des mâles de certaines espèces d’oiseaux affichent un plumage différent en automne, comparativement au printemps.

Le cardinal à poitrine rose arbore en tout temps une tête noire, un ventre blanc et une poitrine plutôt rougeâtre. Ce portrait est celui du mâle, le jeune de l’année et la femelle présentant une livrée nettement différente, sans taches de noir et de rouge. La femelle se distingue par une tête brune, un ventre blanchâtre parsemé de petites lignes noires. De son côté, le juvénile ressemble à sa mère, mais se démarque par des éclats orangés à la poitrine et à la gorge. Quel que soit le moment de l’année, le cardinal à poitrine rose montre des éclats blancs sur les ailes ainsi qu’un gros bec robuste.

Observer un bruant indigo dont la parure est entièrement brune peut être déroutant pour l’ornithologue amateur. La femelle porte, en effet, un costume entièrement brunâtre, alors que le mâle déploie un plumage bleu spectaculaire. Au cours de l’automne, ce plumage s’étiole et notre oiseau présente alors un ensemble de pigments bleus et bruns sur le dos, la poitrine et la tête.

Petit oiseau de nos cours, le chardonneret jaune mâle remplace son costume jaune par un ensemble verdâtre garni d’un soupçon jaunâtre à la gorge. Chez la femelle, le plumage jaune et vert se transforme en une parure blanche et grise.

Du côté des bruants, les oiseaux juvéniles de certaines espèces affichent des tenues très différentes de celles illustrées dans les livres d’identification sur les oiseaux. En général, ils présentent des stries et des lignes brunes sur le ventre et la poitrine. Le bruant familier et le bruant à gorge blanche, entre autres espèces, montrent ces caractéristiques qui peuvent confondre même les ornithologues d’expérience.

Véritable caméléon ailé, le mâle du goglu des prés se transforme de manière radicale. Cet oiseau noir à la nuque dorée et aux ailes blanches devient un volatile brunâtre volant au-dessus des champs herbeux.

Le plongeon huard, connu auparavant sous le nom de huart à collier, subit également un changement déroutant pour l’observateur d’oiseaux. Son beau damier blanc et noir sur le dos fait place à un losange de lignes brun pâle. Sa tête noire luisante s’éclipse au profit d’un ensemble deux tons brun et gris.

Plusieurs raisons expliquent ces métamorphoses. En automne, le mâle n’a plus à séduire la femelle en affichant de belles couleurs. Il devient un oiseau quelconque parmi la masse des oiseaux. En outre, il ne défend plus un territoire de nidification, un plumage coloré étant souvent l’apanage d’un oiseau délimitant le lieu familial.

En automne et en hiver, plusieurs espèces d’oiseaux ne chantent pas et revêtent un costume plutôt brunâtre. Ils migrent vers les territoires du Sud. Dans leurs quartiers d’hiver, les oiseaux n’assument plus les fonctions reliées à la reproduction. Ils se contentent de picorer ici et là, en état de pause. Vers la fin de l’hiver, les oiseaux muent pour ensuite étaler leurs belles couleurs, lors du grand retour printanier.