Tellement que les gens du Centre sida amitié (CSA) sont en état d’alerte et très attentifs aux développements. Les drogues en question se présentent sous forme de comprimés et sont baptisées UFC et ICE.
Selon les expertises réalisées, la ICE renferme notamment de la méthamphétamine et de l’éphédrine (souvent utilisé pour « couper » la cocaïne, nous dit-on) qui provoque des effets indésirables.
Pour sa part, la UFC contient de l’amphétamine, de la méthamphétamine et de l’éphédrine.
Utilisés pour leur effet stimulant («speed»), les deux comprimés sont susceptibles de provoquer des effets secondaires très désagréables: étoudissements, confusion, perte d’équilibre et euphorie.
«À eux de faire leurs choix»
Directeur général du CSA, Hugo Bissonnet tient particulièrement à mettre les utilisateurs en garde.
«Qu’est-ce qu’ils vont prendre? C’est à eux de faire leurs choix. Souvent, même le revendeur («dealer») ne le sait pas ce qu’il vend. De toute façon, ils vont toujours trouver à te vendre, mais pas nécessairement des drogues de choix», explique M.Bissonnet qui précise qu’avec la fermeture de la frontière entre le Canada et les États-Unis (en raison de la propagation potentielle de la COVID-19) certaines drogues ne sont pas accessibles actuellement. Si bien que de nouveaux produits d’origine inconnue apparaissent actuellement sur le marché.
Qui plus est, insiste Hugo Bissonnet, certains produits en cachent d’autres.
«Ce n’est pas juste la substance (consommée) mais l’accumulation de substances. On retrouve parfois de deux à 14 substances dans le même produit. Ce qui peut provoquer des effets indésirables; qu’ils soient cardiaques, neurologiques ou mentaux.»
Les ressources en difficulté
Par ailleurs, comme si ce n’était pas suffisant que des drogues douteuses se retrouvent dans la rue, les ressources se font moins présentes pour certains de leurs utilisateurs.
En temps normal, comme le souligne M.Bissonnet, plusieurs groupes communautaires travaillent ensemble pour répondre à la demande de la clientèle.
La crise de la COVID-19 (mais surtout ses retombées négatives) ne facilite pas les choses.
À commencer par le CSA et sa clinique.
«L’achalandage a baissé. Ils (les usagers) pensent qu’on est fermé. On en a perdu une couple (lire quelques-uns). C’est problématique».
Ça l’est tout autant pour les autres groupes impliqués auprès des gens qui ont besoin d’aide.
Non seulement, dans bien des cas, les besoins de thérapie sont grands, mais les groupes qui restent ont peine à demeurer ouverts.
Un des problèmes, dit Hugo Bissonnet, c’est qu’en temps de COVID-19, plusieurs organismes ne disposent pas de la présence d’une infirmière et d’équipements médicaux adéquats.
D’autre part, certains groupes «ne sont pas soutenus financièrement (…) Pour certains, ça prend 40 à 50 résidents pour faire leurs frais. Ce qui n’est pas toujours le cas».
Des gens fragiles
En plus, pour le directeur du CSA, un autre problème majeur se pose pour une bonne partie de la clientèle, avec la présence du virus.
« Ce sont des gens fragiles, parce qu’ils ont moins d’options, actuellement. S’ils ne peuvent pas quêter dans le centre-ville (de Saint-Jérôme), ils se débrouillent comment?».
Si bien qu’à ses yeux, la situation actuelle représente «socialement, tout un défi».
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