Elle n’avait consommé que trois verres de vin — rien qui puisse expliquer une perte de contrôle. Ce n’est qu’après avoir bu un simple verre d’eau, environ une heure et demie plus tard, que tout s’est effondré.



Prise de nausées et de désorientation, elle a eu la lucidité de s’isoler dans les toilettes pour appeler son mari. Quelques instants plus tard, elle perdait connaissance. Son conjoint est arrivé rapidement sur place et a alerté les secours. Son réflexe a sans doute évité le pire.



À l’arrivée des paramédics, la victime était inconsciente depuis près de six heures, son état jugé critique. Pouls très faible, respiration ralentie, aucune réponse aux stimuli. Des soins d’urgence ont été prodigués sur place, et un défibrillateur a été installé par mesure de précaution.



L’incident s’est produit au resto-bar Le Archibald de Blainville, mais aurait pu survenir dans n’importe quel établissement au Québec, rappellent les autorités. À la suite de cet événement, l’établissement a mis en place plusieurs mesures de sécurité :



&#8211; des couvre-verres offerts avec les consommations,



&#8211; fin du service de verre d’eau après 22 h,



&#8211; augmentation de l’éclairage pour améliorer la visibilité,



&#8211; retrait immédiat de tout verre laissé sans surveillance.



Selon le Service de police de Blainville, l’enquête est toujours en cours. Le visionnement des caméras de surveillance est en analyse, et les enquêteurs attendent les résultats des tests toxicologiques effectués par Santé Canada pour confirmer la nature exacte de la substance en cause.



« Ce genre d’enquête prend du temps. On doit recouper plusieurs éléments, et attendre les analyses avant de tirer des conclusions », indique la lieutenante Sara Tousignant, responsable des communications pour le service de police.



Aucun autre cas d’intoxication confirmée n’a été signalé dans les établissements de Blainville depuis 2022, et la police ne parle pas d’une tendance ou d’un phénomène récurrent à ce stade. Elle souligne aussi que les mesures mises en place par l’Archibald sont jugées positives et en cohérence avec les bonnes pratiques de prévention.



« On croit souvent, à tort, que ce genre d’agissement est plus fréquent dans les bars destinés à une clientèle plus jeune, mais la prévention doit être partout. »



La victime avait été transportée au centre hospitalier de Saint-Jérôme et une enquête pour intoxication est toujours active.



Le service de police rappelle que toute personne victime d’un incident de ce type doit le signaler formellement. Les publications sur les réseaux sociaux, à elles seules, ne permettent pas d’ouvrir une enquête. Il est essentiel de porter plainte pour que les coupables puissent être identifiés et traduits en justice.

Une initiative du Syndicat de la fonction publique, en collaboration avec le ministère des Transports, afin de sensibiliser les automobilistes à la réalité des travailleurs sur les chantiers.



Nicolas Lafantaisie, président régional du Syndicat de la fonction publique, explique que ce sont leurs membres qui ont demandé qu’une campagne de sensibilisation soit organisée, car ce qu’ils vivent au quotidien est de plus en plus dangereux. La réalité de ces travailleurs, dit-il, c’est qu’ils doivent faire face à des automobilistes de plus en plus impatients et irrespectueux : doigts d’honneur, insultes, jets de café&#8230; Ils frôlent parfois la collision avec des véhicules, et certains se blessent.



M. Lafantaisie précise que le syndicat collabore depuis trois ans avec la CNESST pour orchestrer des campagnes de sensibilisation. Depuis deux ans, ils sillonnent les haltes routières avec le ministère des Transports et la Sûreté du Québec pour faire essayer à la population un simulateur de travail en réalité virtuelle, afin de faire vivre aux gens ce que les travailleurs affrontent chaque jour.



Ce simulateur comprend un casque permettant de visualiser les véhicules qui passent à proximité, ainsi qu’une veste qui reproduit les sensations ressenties sur le terrain. Les participants sont souvent surpris de constater à quel point cela peut être impressionnant : un véhicule qui passe à 120 km/h à quelques centimètres, pendant qu’on travaille. Le but est de leur faire ressentir cette réalité.



« La plupart des gens ressortent du simulateur avec une petite émotion, une petite frousse », note M. Lafantaisie. « L’idée, c’est qu’ils s’en souviennent la prochaine fois qu’ils approchent d’un chantier et qu’ils se disent : “C’est vrai, je pourrais ralentir et suivre les indications du signaleur.” »



Maxime Coursol, conseiller en communication au ministère des Transports et de la Mobilité durable, souligne que ce ne sont pas que les signaleurs qui sont à risque : tous les travailleurs routiers le sont. « L’autoroute, c’est leur bureau. Mais contrairement à un bureau classique, leur environnement est exposé à des dangers constants », explique-t-il. Il insiste sur l’importance de respecter les limites de vitesse et la loi sur le corridor de sécurité.



Selon lui, le simulateur permet d’éveiller les consciences. « Souvent, une seule seconde d’inattention peut mener à l’irréparable. Cette expérience vise à faire comprendre aux gens : “Voyez ce que nous vivons.” »



Daniel Catanzaro, policier de la Sûreté du Québec et parrain des Porte-du-Nord de Saint-Jérôme, était présent pour l’occasion. Policier depuis maintenant 12&nbsp;ans, il a remarqué une augmentation du niveau des collisions sur l’autoroute. « Les gens sont de plus en plus téméraires, ils ne respectent plus la signalisation ni les limites de vitesse. Les travailleurs se plaignent régulièrement du non-respect de la signalisation dans les zones de chantier », affirme-t-il.



Pour cette raison, des photo-radars ont été installés à des endroits stratégiques afin de faire ralentir les automobilistes — et ça fonctionne, selon lui. Il ajoute que la présence de voitures de patrouille contribue aussi à rassurer la population et à inciter les conducteurs à lever le pied.



Selon M. Catanzaro, les trois principales causes d’accidents sont : la vitesse, les distractions (notamment le téléphone cellulaire), et la conduite avec les facultés affaiblies. « Ce qu’on voit de plus en plus, c’est l’inattention. Et le cellulaire, c’est un fléau. »



M. Coursol rappelle que les usagers de la route doivent redoubler de prudence à l’approche d’une zone de travaux, pour assurer leur sécurité et celle des travailleurs. « Leur vie vaut autant que celle des automobilistes. Une seule seconde peut tout faire basculer. »



Selon les données les plus récentes de la SAAQ pour l’année 2024, on dénombre 11 décès, 21 blessés graves et 723 blessés légers survenus à l’approche ou dans des zones de travaux, pour un total de 755 victimes. À titre comparatif, en 2022, on comptait 8 morts et 814 blessés (graves et légers confondus).



Le projet de loi no 48, sanctionné le 2 mai 2024, a mis en place plusieurs mesures visant à améliorer la sécurité dans les zones de travaux, notamment :



La mise en place de règles particulières à respecter en présence d’une barrière de contrôle dirigée par un signaleur (amende de 300 $ à 600 $ en cas d’infraction) ;



L’augmentation de l’amende et des points d’inaptitude en cas de non-respect des consignes d’un signaleur (300 $ à 600 $ et 4 points).

Activité de sensibilisation sur les chantiers routiers

Rapidement, plusieurs appels ont été logés au 911, certains témoins signalant même avoir entendu des explosions. Devant l’ampleur du sinistre, plusieurs services d’incendie des villes avoisinantes, dont Blainville, Bois-des-Filion, Saint-Eustache, Mirabel et Deux-Montagnes, ont été appelés en renfort.



L’incendie a été maîtrisé vers 1 h du matin, mais les dégâts sont considérables. Heureusement, aucun blessé n’a été rapporté.



Selon Éric Galarneau, directeur adjoint du Service d’incendie de Boisbriand, le feu a complètement ravagé un bâtiment d’un étage, ainsi que les garages attenants et deux maisons unifamiliales voisines. Dès leur arrivée, les pompiers ont été informés qu’une explosion aurait précédé le brasier. Les flammes se sont rapidement propagées aux structures voisines, rendant les trois bâtiments une perte totale.



Une enquête préliminaire a été menée par le service incendie, avant que le dossier ne soit transféré à la vigie de la Régie de police Thérèse-De Blainville, compte tenu des éléments jugés suspects. Depuis, Éric Huard, préventionniste-enquêteur, assure le suivi du dossier.



Il précise que malgré les bruits entendus, aucun engin explosif n’a été retrouvé sur les lieux. La Sûreté du Québec, qui a envoyé ses artificiers, a confirmé dès le lendemain qu’aucun explosif n’était en cause. L’origine du bruit entendu reste cependant inexpliquée à ce stade. « Ils ne sont toujours pas capables de déterminer ce qui a causé ce bruit qui s’apparentait à une détonation. Ils essaient encore d’en localiser le point de départ. Il est encore trop tôt pour aller plus loin », explique-t-il.



L’événement est donc toujours considéré comme un incendie, sans que l’on sache pour l’instant s’il est accidentel ou criminel. « Normalement, avec les spécialistes du service incendie, ce sont des choses qu’on parvient à déterminer assez rapidement. Cette fois, rien n’a été révélé dans un sens ou dans l’autre », ajoute-t-il. Des spécialistes en gaz naturel ont aussi été dépêchés sur les lieux, sans trouver d’explication concluante.



« Moi, de mon expérience, je pense que c’est la première fois que je rencontre une situation comme celle-là, où il n’y a pas de thèse plus précise qu’une autre ou d’éléments », confie M. Huard.



Le bâtiment principal était inoccupé au moment du sinistre, ce qui a permis d’éviter des blessés. Par mesure de sécurité, cinq résidences avoisinantes ont été évacuées et une assistance a été fournie par la Croix-Rouge.



« C’est à minuit que l’enquêteur du service incendie et l’inspecteur spécialisé ont informé notre service qu’ils nous transféraient la scène. Le feu a été officiellement déclaré éteint à 3 h du matin, et la surveillance a débuté à ce moment-là », précise M. Huard.



L’enquête suit son cours, et les autorités demeurent prudentes quant aux causes exactes. La scène reste sous surveillance tant que les conclusions officielles ne sont pas connues.

Drogue du viol: Le resto-bar Archibald renforce ses mesures