En janvier 2023, les deux vingtenaires ont débarqué à Sainte-Thérèse afin de se rapprocher du Collège Lionel-Groulx, qui les accueille dans son programme préparatoire d’équivalence en soins infirmiers.
Les deux Marocaines n’en sont pourtant pas à leurs premiers pas dans cette profession qu’elles exerçaient depuis plus de quatre ans au sein d’un établissement hospitalier de leur pays. Ambitieuses, elles souhaitent se dépasser, visent même une fonction de gestionnaire.
Elles détiennent déjà un diplôme équivalent au statut d’infirmière clinicienne, qui requiert des études universitaires, comme ici. En arrivant au Québec, elles doivent néanmoins se plier aux conditions de l’OIIQ qui leur impose une mise à niveau, en conformité avec les exigences provinciales.
Sabrine et R’Kia ont donc intégré une cohorte composée d’autres nouveaux arrivants qui veulent également travailler dans le milieu de la santé, comme elles.
Le choc de l’hiver québécois
Les deux jeunes femmes apprécient leur vie au Québec, malgré le choc du froid hivernal. « Lorsqu’on est arrivées, il faisait une tempête et moins 20. C’est choquant pour nous, mais on s’est adaptées », signale Sabrine, qui n’a pas l’habitude d’un mercure sous 17 degrés.
Toutefois, la région des Laurentides leur plaît énormément. Sabrine a été charmée par Mont-Tremblant, qu’elle a découvert lors de l’une des sorties de l’organisme ABL Immigration, qui prépare différentes activités aux nouveaux arrivants afin de leur permettre de socialiser un peu et de découvrir la traditionnelle sortie à la cabane à sucre.
« Les gens sont gentils et la plupart sont bienveillants. Ils sont accueillants et veulent bien aider les autres. Il y a un peu de racisme, mais c’est normal. C’est comme ça partout au monde », soulignent Sabrine et R’Kia en précisant avoir privilégié le Canada pour son respect envers les différentes cultures.
Parcours transitoire
En intégrant la présente cohorte dans le programme du partenariat entre le CLG et le CISSS des Laurentides, elles acceptent implicitement d’être recrutées pour une période de trois ans dans l’un des établissements de la région, qu’il s’agisse d’un hôpital ou encore d’un CHSLD.
Alors que Sabrine est originaire du nord du Maroc, sa collègue R’Kia habitait la partie sud avec sa famille. Sans point d’ancrage au Québec, l’amitié s’est vite développée entre ces deux infirmières, qui se sont connues en classe d’étude.
Elles sont bien décidées à vivre au Québec.
« Pour moi, ça toujours été mon rêve de venir vivre au Canada, car le Canada est parmi les premiers pays pour son développement dans le domaine de la santé et le niveau de vie », affirme R’Kia.
De bonnes conditions de travail
Sa collège Sabrine souligne que les conditions de travail du milieu de la santé ici sont l’une des raisons pour lesquelles elle s’est tournée vers le Québec. Infirmière-urgentiste, elle apprécie particulièrement la multitude d’équipements disponibles des établissements de santé québécois, facilitant ainsi l’exercice de leur pratique quotidienne.
« C’est nous, on ne trouve pas forcément tout l’équipement nécessaire pour soigner les gens et sauver des vies. Ici, je n’ai vu ce problème », précise-t-elle. Puis, l’attribution des tâches est nettement mieux réglementée au Québec, notent-elles.
L’Ordre, le travail, les études supérieures
Pour le moment, ce sera le travail et puis les examens de l’Ordre pour les deux étudiantes. En parallèle à leurs études, elles doivent offrir des heures de travail dans le milieu de la santé, au titre de « candidate à l’exercice des soins infirmiers » puis elles devront passer l’examen de l’Ordre afin d’être reconnue comme infirmière.
R’Kia elle veut poursuivre ses études. « D’abord avec une maîtrise et pourquoi pas jusqu’au doctorat », indique-t-elle.
« C’est pour cela que l’on vient ici. La pratique du métier d’infirmier est la même partout au monde, mais ici, on a l’opportunité de poursuivre nos études, de changer de travail, de faire la maîtrise et d’être gestionnaire. C’est mon objectif d’être gestionnaire, peut-être même d’enseigner », ajoute Sabrine.
La pénurie de main-d’œuvre dans le réseau de la santé facilite le démarchage des étrangers souhaitant venir s’installer au Québec pour y travailler dans ce secteur d’activité, surtout s’ils proviennent de pays francophones puisque la formation ici se déroulera en français.
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