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Changer son destin grâce au Carrefour Jeunesse Emploi

Photo Reine Côté -Joël-Guy Perreault, qui est agent de projet au CJE, a aussi introduit ses participants aux bases du maraichage.

Changer son destin grâce au Carrefour Jeunesse Emploi

Publié le 24/09/2024

À Sainte-Thérèse, le Carrefour Jeunesse Emploi offre gratuitement une panoplie de services à la population de 16 à 35 ans qui va bien au-delà de l’aide à la recherche d’emploi.

Une équipe d’intervenants se déploie auprès des jeunes ayant besoin d’être soutenu, réorientés, ouverts à s’impliquer et même à se réinsérer.

Test d’orientation, conception du curriculum vitae, cours de rattrapage français-mathématiques-anglais en vue d’une reprise scolaire, suivi de recherche d’emploi, voilà quelques-uns des services offerts par le CJE gratuitement, mais soumis à une condition : les usagers doivent s’impliquer dans leur propre démarche.

En fait, l’implication des jeunes est au cœur même du CJE. En collaboration avec plusieurs organismes d’entraide de la région, on invite les jeunes à s’impliquer dans une approche de volontariat. Les jeunes volontaires s’impliquent à l’entrepôt de Moisson Laurentides, en faisant du tri chez Dépanne-tout et au Services d’entraide Le relais, en cuisine chez Resto Pop. Entre autres.

Une formule gagnant-gagnant puisqu’ils acquièrent des compétences en contrepartie de leur implication. « Le service de volontariat permet aux jeunes d’expérimenter et leur sert de tremplin vers l’emploi », explique Sylvain Hébert, le directeur général adjoint du CJE de Sainte-Thérèse.

Projet de réinsertion

En complément de cette formule déployée sur toute l’année, le CJE offre des ateliers permettant d’apprendre à cuisiner, à fabriquer des savons, des chandelles et, surtout, met en branle certains projets estivaux en collaboration avec La Maison des jeunes de Sainte-Thérèse depuis maintenant huit ans. 

C’est le cas du projet estival 2024, qui consistait à fabriquer une pergola pour La Maison des jeunes en plus d’y aménager un jardin communautaire. 

Sept jeunes ont accepté d’emblée de s’y activer durant plusieurs semaines en échange d’une petite allocation.  Parmi eux, Malik et Jean-Philippe, deux décrocheurs qui se préparent à un retour en classe afin d’aller en formation professionnelle menant à un DEP, le diplôme d’études professionnelles. 

Raccrochage en vue

Sans diplôme de secondaire en poche, Jean-Philippe ne parvenait plus à trouver un emploi après s’être promené d’une jobine à l’autre, les employeurs se montrant de plus en plus exigeants. En comprenant qu’il lui fallait un diplôme, il s’est adressé au CJE. Le test d’orientation l’a dirigé vers un métier manuel et il a choisi celui de charpentier-menuisier. Il débutera sa formation au Centre multiservices sous peu.

En mettant les pieds au CJE, Jean-Philippe y a découvert un nouvel univers plein d’opportunités. Il a participé à plusieurs ateliers formateurs sur le retour aux études, la gestion du stress et l’éducation financière, en plus d’essayer de nouvelles activités comme le basketball et l’escalade. 

« Le CJE, c’est beaucoup plus que ce que l’on pense et ça mérite d’être connu. On nous offre tellement d’aide pour nous aider à nous en sortir. Ils ne savent pas toute la différence qu’ils font dans la société à chaque jour », clame Jean-Philippe. 

Pour Malik (prénom changé), l’avenir s’annonçait encore plus difficile, vu son parcours chaotique. Sans famille, il a vécu une partie de son enfance en centre jeunesse, puis ses difficultés à l’école l’ont mené vers la toxicomanie, la criminalité et en prison. 

« J’étais dans un engrenage. J’avais du mal à trouver un employeur voulant me faire confiance vu mon dossier criminel et de minorité visible », confie Malik.

C’est lorsqu’on lui a saisi son véhicule que le déclic s’est fait et qu’il a envisagé une reconversion. En s’adressant au CJE, il a reçu du soutien. Une intervenante l’aide dans son suivi auprès de l’agent de probation. Il s’est aussi investi dans ce que le CJE nomme Le Déverrouillage, soit une révision scolaire, qui est élaboré en collaboration avec des enseignants du Centre Multiservices. 

Mais Malik a compris qu’il avait envie de se donner une nouvelle chance dans la vie, un changement de vie complet. Et ce changement, ce sera l’exil dans le Nord où il compte faire une formation en extraction de mines. 

Comme quoi, on a tous le libre-arbitre face au destin.