logo journal nord-info
icon journal
Coupures imposées par le MES

Photo Reine Côté

Coupures imposées par le MES

Publié le 13/09/2024

Le Collège Lionel-Groulx doit réduire ses projets infrastructurels.

Le Collège Lionel-Groulx est touché par les récentes restrictions budgétaires imposées par le ministère de l’Enseignement supérieur. Inquiète, la direction de l’établissement collégial se voit mal choisir parmi des projets d’infrastructures déjà priorisés et entend demander à la ministre Pascale Déry de refaire ses devoirs. 

Le Collège Lionel-Groulx accueille à la présente session 450 étudiants de plus qu’à pareille date en 2023, ce qui porte le total de la population étudiante à 6479. 

Ayant anticipé cette hausse étudiante en planifiant des cours en soirée et l’optimisation des locaux, la direction du CLG a mis en place des mesures créatives afin de s’assurer de pouvoir accueillir sa nouvelle clientèle.  

Respecter ses engagements 

Mais voilà, qui dit population à la hausse dit nouveaux besoins. « On n’a pas le choix de développer. Quand les étudiants entrent, faut être capable de leurs offrir les infrastructures dont ils ont besoin, il faut être capables de respecter nos engagements », affirme clairement le directeur général du Collège Lionel-Groulx.

La direction avait inscrit de nouveaux projets infrastructurels : agrandissement de la bibliothèque, ajout de 29 classes, remplacement de 200 places en résidences en plus d’en ajouter 30 autres. Entre autres projets, mais parmi les plus pressants. 

Réduction budgétaire 

La réduction de l’enveloppe budgétaire du MES vient jeter une lourde pierre dans le plan de développement du cégep de Sainte-Thérèse. 

« C’est l’équivalent de 25 % de l’enveloppe qu’on prévoyait dépenser en investissements pour l’exercice de 2024-2025. Et une coupure de 25 %, c’est significatif et ça nous préoccupe », indique Philippe Nasr, le directeur général du Collège Lionel-Groulx. 

Son équipe s’affaire actuellement à l’analyse des projets, ceux déjà amorcés et ceux en veille de démarrage. Mais il craint de devoir faire des choix malgré tout. 

Ce qui complique cette démarche, explique le directeur général, c’est qu’il y a déjà eu priorisation des projets. « Et là, on fait un autre tour de roue et nous, on ne veut pas de bris de services pour nos étudiants », souligne-t-il. 

Car si son établissement parvient à faire face à la croissance de sa population, celle-ci est tout de même en hausse. Dans ce contexte, les projets d’infrastructures planifiés sont jugés essentiels au bon déroulement éducatif. 

Programme en attente

Et c’est sans parler du volet matériel, inclus au sacrifice budgétaire de la ministre Déry. Le CLG se préparait à offrir à l’automne 2025 un programme de soins préhospitaliers d’urgence, soit une technique pour préparer de futurs ambulanciers, ceux que l’on nomme désormais «paramédics» à partir d’un investissement gouvernemental de 2,8 M $ lui ayant été accordé. 

« Et on ne peut pas dépenser cette somme cette année. Or, le projet doit être livré l’automne 2025 », clame M. Nasr. 

Puis il y a tous les besoins matériels, certains plus importants que d’autres. Que devra-t-on couper ?, se demande monsieur le directeur Nasr.

Pour la suite des choses

Ce dernier s’étonne encore de la décision de la ministre Déry. En fait, il ne comprend pas. « Normalement, la ministre connait nos projets d’investissements et sait nos besoins. Nous faisons des démarches auprès du ministère de l’Enseignement supérieur car le Ministère n’a pas tenu compte des besoins.»

« Nous faisons des démarches auprès du gouvernement, poursuit M. Nasr. On a bien saisi que le gouvernement doit gérer son décaissement annuel, mais il faut travailler avec les cégeps pour établir les sommes devant être rendues disponibles. On pensait avoir fait cela avec le MES, mais on voit que l’information ne correspond pas au message que nous avions envoyé.»

« On cherche où est l’erreur et les messages qu’on reçoit du gouvernement et du MES sont peu encourageants. Et on fait des représentations auprès du MES pour essayer de corriger les choses », insiste le directeur général du Collège Lionel-Groulx.