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Photo Bruno Cloutier –

Débat Rheault-Westram-Pitre : Rosemère à la croisée des chemins

Élection Rosemère: Visions multiples pour une seule ville

Publié le 22/10/2025

Alors que la campagne électorale municipale bat son plein, le Nord Info a tenu un débat en présence des candidats à la mairie de Rosemère : le maire sortant et chef du Collectif Westram, Éric Westram, la cheffe du parti Vision Rosemère, Marie-Élaine Pitre et Jonathan Rheault.

Ceux-ci se sont exprimés sur les quatre thèmes proposés : transport collectif, développement du territoire, vitalité économique, changements climatiques et inondations.

D’entrée de jeu, mentionnons l’absence de la candidate à la mairie et cheffe du parti Ensemble Rosemère Together, Sophie Cardinal, qui ne pouvait prendre part au débat en raison de ses activités professionnelles.

Le débat, qui peut être visionné sur le site web du Nord Info, a été animé par la journaliste du Nord Info et signataire de ce texte, Reine Côté, ainsi que par Dany Baribeau, rédacteur en chef des journaux du Groupe JCL.

Mme Pitre s’est présentée comme la candidate de la transparence, celle qui se dit prête à agir avec responsabilité et dans l’intérêt de tous, ayant le courage d’apporter les changements nécessaires à une meilleure gestion de l’administration municipale, tout en disant « les vraies choses » qu’il s’agisse de l’avenir du terrain de golf, du redéveloppement de la Place Rosemère ou encore de la résilience des infrastructures.

« Placer l’intérêt public en priorité, c’est refuser les décisions faciles, c’est penser à long terme à nos familles, à nos finances et à notre environnement », a laissé savoir celle qui occupait jusqu’à tout récemment le poste de conseillère municipale, qui dit apporter avec elle une bonne compréhension des enjeux municipaux, une vision claire du territoire et une volonté ferme de faire les choses autrement entourée d’une équipe détenant expertises variées et pertinentes au milieu municipal.

Prenant la parole à son tour, M. Westram a rappelé son parcours qui inclut 12 années au poste de conseiller municipal ainsi que 8 années comme maire, ainsi que ses 33 années passées sur un terrain de soccer et 45 ans d’implication communautaire. Celui-ci se dit proche de ses citoyens et homme de terrain. Ce sont les citoyens qui ont décidé de se porter candidats à ses côtés qui l’ont convaincu de solliciter un troisième mandat, a mentionné le maire sortant.

« C’est mon expérience que j’aimerais amener à ma communauté et avec un vent de fraicheur, avec une équipe entièrement renouvelée », a souligné Éric Westram.

« Pour ma part, je souhaite être maire, mais aucunement chef de parti. Je ne veux pas être chef de personne. Je ne veux pas imposer ma vision », a déclamé le candidat Rheault, qui dit avoir choisi de vivre et élevé ses quatre fils à Rosemère il y a 15 ans pour sa nature ainsi que pour le bilinguisme et la qualité de vie bien présents dans cette municipalité.

Transport collectif

Ceux qui suivent attentivement l’actualité des Basses-Laurentides se souviendront que les municipalités des MRC Thérèse-De Blainville, Deux-Montagnes et de Mirabel se sont regroupées l’an dernier afin de dénoncer auprès de Geneviève Guilbault, alors ministre du Transport du Québec, l’inefficacité du transport en commun intermunicipal pour lequel ils lui réclamaient un apport financier supérieur, plus de prévisibilité, et le retour d’une gouvernance locale comme l’était jadis celui du Conseil intermunicipal du transport des Laurentides.

Après l’argumentaire présenté par le candidat Rheault en faveur du transport cyclable, M. Westram a indiqué que ce n’était pas aux villes de gérer le transport collectif avec leur propre budget, qu’il relève davantage d’une mission de l’État. Mme Pitre estime que Rosemère pourrait bénéficier de plus grandes représentations, notamment auprès de la Communauté métropolitaine de Montréal puisqu’il s’y prend beaucoup de décisions ainsi que sur différents comités, comme celui d’exo.

« La force fait le pouvoir, donc il faut sécuriser ces représentativités. C’est l’un de mes objectifs et j’ai l’intention de m’y consacrer à temps plein. Mon but, c’est de pouvoir siéger à l’UMQ et à la CMM sur les comités afin que la voix de Rosemère soit bien entendue. Mon objectif, c’est de faire entendre la voix des citoyens », a précisé Mme Pitre.

Malgré l’insistance du candidat Rheault sur l’absence d’un réseau cyclable adéquat, Marie-Élaine Pitre a rapidement ramené le débat sur le transport collectif tandis que M. Westram a rappelé que le PMAD imposé par la CMM comprend un effort de densification, mais que l’offre d’un transport collectif efficient doit avoir la préséance sur la densification du territoire.

Photo Bruno Cloutier
Les candidats à la mairie de Rosemère — Jonathan Rheault (indépendant), Éric Westram (Collectif Westram) et Marie-Élaine Pitre (Vision Rosemère) — ont pris part à un débat franc et structurant d’une durée de 60 minutes, animé par Dany Baribeau, rédacteur en chef du Groupe JCL, et Reine Côté, journaliste au Nord Info, à l’hôtel Impéria.

Développement du territoire

Au cours des dernières années, un groupe de promoteurs a proposé à la Ville un projet de développement résidentiel nommé Groupe Melrose sur le terrain de l’ancien club de golf.

Ayant refusé de changer le zonage du terrain de golf, laissant donc 53,7 hectares non construisibles, la Ville de Rosemère est actuellement poursuivie par le promoteur qui estime qu’il y a eu expropriation déguisée. La Ville a récemment adopté le projet de reconversion d’une partie de l’espace de la Place Rosemère en construction résidentielle dans le cadre du Programme Particulier d’Urbanisme, afin de pallier à la perte de revenus fiscaux commerciaux.

C’est une perte de 50 % de revenus fiscaux de la part de la Place Rosemère, ce qui impacte la Ville en termes de revenus financiers issus de la taxation municipale, précise Mme Pitre avant de s’exprimer sur la question.

« Pour notre équipe, la priorité c’est le redéveloppement des espaces bétonnés sur notre territoire. Pour nos citoyens, on parle de 5 millions de dollars annuellement de perte de revenus. Donc c’est une priorité. La Place Rosemère, il y a un PPU qui a été adopté pour leur permettre de se redévelopper. Ce PPU-là permet un maximum de 8 étages de plein droit. Le Golf pour nous, c’est un espace vert. Ce terrain-là, on ne veut pas le développer », affirme Mme Pitre, qui entrevoit le terrain du golf plutôt comme un espace stratégique pouvant être développé comme milieu naturel.

Pour Éric Westram, le développement dans le secteur de la Place Rosemère pourrait même s’étendre au quadrilatère vers le Rona Plus. « C’est-à-dire que toute cette zone-là pourrait nous proposer des projets, où on pourrait intégrer du résidentiel à même le commercial », note-t-il, en soulignant à son tour la perte de revenus fiscaux commerciaux. « On a dû faire un transfert fiscal et faire payer d’autres personnes pour cette perte de revenus », insiste-t-il. 

En ce qui a trait au terrain de golf, M. Westram démontre un intérêt à y faire du développement, advenant une entente avec les actuels propriétaires du terrain.  « Ils ont déjà un 12 % qu’ils peuvent développer, qui est déjà zoné pour du développement. Et nous, ce qu’on propose, c’est un 30 % supplémentaire où l’on pourrait s’installer. Finalement, vous auriez à peu près 58 % du terrain, qui serait préservé, dont 50 % qui pourrait nous être donné gratuitement.

« J’ai toujours été contre le changement de zonage pour le terrain du golf, mais je me servirais de la brèche accordée de 11.5 % pour proposer aux promoteurs une RPA de six étages, soit le seul établissement de six étages à Rosemère. Je ne suis pas fermé à l’idée du redéveloppement (de Place Rosemère), mais je ne pense pas que de bâtir une ville dans une ville apporte des bénéfices aux citoyens », a pour sa part indiqué Jonathan Rheault.

Résilience climatique

Sur la question des changements climatiques et de la gestion des inondations, la cheffe de Vision Rosemère propose un plan de résilience avec des infrastructures vertes diversifiées avec de nouveaux mécanismes de financement, notamment par l’entremise des programmes fédéraux et provinciaux disponibles. Elle insiste toutefois sur la nécessité d’un plan global et pas seulement des correctifs ponctuels.

Éric Westram propose d’investir dans la mise à niveau des infrastructures afin de mieux gérer les inondations pluviales ainsi que dans la création d’un fonds d’infrastructure et de séances d’informations publiques sur les mesures citoyennes applicables.   

Jonathan Rheault suggère pour sa part l’adoption d’un règlement municipal visant l’entretien obligatoire des fossés.

Vitalité économique

Pour stimuler la vitalité économique de Rosemère, celui-ci propose de réduire la bureaucratie afin de rendre l’endroit plus attractif à d’éventuels investisseurs. Selon lui, Rosemère doit se doter d’une vision pour attirer de grandes enseignes et peut-être aussi proposer des crédits d’impôt ciblés aux nouvelles entreprises.

Marie-Élaine Pitre croit pour sa part que la Ville doit se montrer davantage collaborative avec les propriétaires de la Place Rosemère afin de diversifier et revitaliser l’offre. Selon elle, l’administration municipale doit aussi être proactive pour contrer le déclin commercial et rendre plus attractif le cœur villageois.

Enfin, le maire sortant veut maintenir les taux de taxation compétitifs via un développement mixte, entre le volet résidentiel et commercial. Dans cette veine, il soutient le développement de la Place Rosemère et d’une partie de l’ancien terrain de golf.

Vous pourrez écouter l’intégral du débat dès le 22 octobre sur les applications gratuites du Groupe JCL / Nord Info et le site Web du Nord Info : https://nordinfo.com/.

Le scrutin aura lieu le dimanche 2 novembre 2025 et le vote par anticipation se tiendra le dimanche 26 octobre 2025, de 12 h à 20 h.

Si vous voulez en savoir plus sur les candidats et leur plateforme :

Ensemble Rosemère Together 

Jonathan Rheault 

Westram Collectif / Collective 

Vision Rosemère