La MRC Thérèse-De Blainville et Ville de Sainte-Anne-des-Plaines, la Ville de Rosemère, Catherine Charbonneau et Rosemère Vert ont présenté les grandes lignes de leur mémoire à la commission, suivi de l’intervention de Denis Martin, président de la Table des préfets et élus de la Couronne Nord et maire de Deux-Montagnes.
Marge de manœuvre régionale
D’entrée de jeu, les élus municipaux ont exprimé leur volonté commune que les changements proposés se fassent en cohérence avec la planification de leur territoire.
C’est que la densification exigée par la CMM représente un défi important pour les municipalités des Basses-Laurentides, surtout en l’absence d’un réseau de transport collectif adéquat dont remarquer les élus.
La mairesse de Sainte-Anne-des-Plaines, Julie Boivin, a insisté sur l’impact important de la densification sur les infrastructures existantes et services aux citoyens comme le réseau d’égout et les ressources d’eau d’une municipalité comme la sienne.
Or, le transport collectif ne se développe pas comme il devrait. « Les enjeux de mobilité sur la Couronne Nord sont de plus en plus un frein à son développement et un rattrapage en matière de développement des services de transport collectif est urgent et nécessaire. Assurer la création de milieux de vie complets, ça passe inévitablement par une desserte en transport collectif et actif. La planification doit se faire simultanément », affirme Mme Boivin, qui souhaite également que l’on n’oublie pas les acteurs du milieu agricole dans le PMADR.
Zones d’exclusion et densification adaptée
De son côté, le maire de Rosemère, Éric Westram, a souligné que son territoire riverain n’est guère propice aux objectifs visés par le PMAD actuel.
Dans cet ordre d’idée, il demande l’application des zones d’exclusion, particulièrement celles aux abords des autoroutes et voies ferrées, leurs plans et croquis explicatifs, ainsi que leur impact sur les espaces stratégiques de redéveloppement existants. Il souhaite aussi l’exclusion des quartiers résidentiels homogènes existants des corridors CAT, pour ne laisser que les espaces à potentiel de redéveloppement.
Afin de soutenir le transport collectif, en hausse de 38 % sur la Couronne Nord selon les données de l’ARTM, la Ville de Rosemère et la MRC TDB demandent l’inclusion du lien cyclable entre Rosemère et Sainte-Thérèse sur les boulevards Roland-Durand et René-A.-Robert dans le réseau vélo métropolitain.
« Quant aux seuils de densité. Nous demandons que les exigences pour les aires TOD soient adaptées au milieu d’insertion et établies sur une base de moyenne régionale plutôt qu’un seuil absolu. La Ville de Rosemère veut aussi plus de clarification sur le calcul de la densité afin d’éviter toute ambiguïté dans l’application. De plus, pour les terrains situés hors des secteurs de planification intégrée aménagement-transport, nous demandons que l’application de la densité moyenne régionale soit circonscrite uniquement aux terrains présentant un réel potentiel de reconversion. Cette nuance est importante, car elle permet d’éviter une densification mal adaptée sur des terrains qui ne s’y prêtent pas », a spécifié le maire de Rosemère.
En ce qui concerne le site de l’ancien golf, M. Westram veut des précisions sur le processus d’identification des superficies à potentiel de reconversion, les critères d’analyse environnementale qui seront appliqués, la répartition prévue entre la portion conservée (minimum 70%) et développable (maximum 30%) ainsi que la densité permise sur la portion développable, considérant la superposition des zones TOD et CAT.
Reconversion de l’ancien golf
Après le passage de M. Westram, trois citoyennes de sa municipalité se sont succédé au micro, pour demander à la commission de veiller à la conversion du site de l’ancien golf en espace vert protégé et même d’en rehausser les portions au-delà du 70/30.
La citoyenne Catherine Charbonneau demande même sa protection à 100 %. « La population des Basses-Laurentides augmente de manière significative et la quantité des espaces verts disponibles demeure très limitée, plus précisément à Rosemère avec le redéploiement de Place Rosemère, ce qui entraînera une augmentation des besoins en espaces verts pour la santé et le bien-être de la communauté », a indiqué Mme Charbonneau en soulignant que le projet immobilier pourrait atteindre 650 logements et même plus.
« Je demande donc à la CMM d’insister auprès du gouvernement du Québec pour qu’il mette à jour l’article 245 de la loi sur l’aménagement et l’urbanisme en y incorporant le concept de « restauration ». Les municipalités auront ainsi les outils légaux adéquats pour protéger les espaces verts et les restaurer », a souligné la citoyenne Charbonneau, en insistant sur le rôle bénéfique de l’ancien golf en termes d’espace vert et de la biodiversité à protéger.
Mais la citoyenne va plus loin même si elle juge favorablement l’idée d’une zone minéralisée en face. « Comment prévenir une fragmentation du site ? Le but, c’est de faire un coin faunique et de protéger la biodiversité. Mais comment serait-ce possible de le réaliser puisque la zone TOD au sud est un milieu humide et qu’au nord, ce sont aussi des milieux humides. Donc, le site serait fragmenté. Ce serait un échec de reconversion. Donc, le plan d’aménagement devrait viser la protection de 100 % de ces RCI pour atteindre ses cibles et ses objectifs », a commenté Mme Charbonneau.
L’intervention de cette dernière a été suivie par celui des Rosemèroises Lucie Tremblay et Jasmine Lail, venues renchérir l’argumentaire de Mme Charbonneau, à savoir l’importance de reconvertir l’ancien site du golf en espace vert et du même coup, protéger la biodiversité qui y est présente.
L’urgence du transport collectif
Denis Martin, maire de Deux-Montagnes et président de la Table des préfets et élus de la Couronne Nord, est venu clore la consultation en rappelant aux commissaires que densification et transport collectif sont deux éléments indissociables pour atteindre les objectifs du PMADR.
Faisant suite à l’annonce publique de l’agenda mobilité de la TPÉCN, M. Martin a rappelé qu’en matière d’aménagement, la priorité revient au développement d’un véritable réseau de transport collectif structurant et performant « en termes de fréquences, de rapidité, d’amplitude, de sécurité et de fiabilité ».
« Dans mon cas, à Deux-Montagnes, on va avoir le REM Nord/Sud, mais ça prend du transport collectif est-ouest et ça le prend immédiatement », a-t-il ajouté.
« L’offre de transport collectif soit être au rendez-vous pour établir dès le départ de bonnes habitudes de mobilité », a souligné M. Martin.
De concert avec les élus s’étant exprimé avant lui, M. Martin a conclu son intervention en insistant sur l’importance de laisser de laisser davantage de marge de manœuvre aux secteurs régionaux dans la planification, surtout a-t-il indiqué, que l’atteinte des objectifs du PMADR est variable selon qu’il s’agit de la métropole ou d’un secteur de la couronne dont la protection des milieux naturels et du territoire agricole.
« La nécessité de l’analyse de la conformité que fera la CMM du schéma d’aménagement devra tenir compte de l’apport et des particularités territoriales et en respect des compétences et des échelles de planification de différentes instances municipales concernées. »
MOTS-CLÉS
Mirabel
Rosemère
MRC de Thérèse-De Blainville
Éric Westram
PMADR