Souhaitant devenir la prochaine porte-parole féminine de Québec solidaire, Émilise Lessard-Therrien a fait de Sainte-Thérèse, le 10 août dernier, son premier arrêt d’une tournée spéciale à travers le Québec – une occasion de rallier des gauchistes avant sa campagne officielle.
Après que Manon Massé ait annoncé, en mai dernier, qu’elle ne solliciterait pas de nouveau mandat, la cloche a sonné en l’ex-députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Les dernières élections provinciales lui ayant fait perdre sa circonscription au profit de la CAQ, c’est dans l’idée de relever de nouveaux défis qu’elle se dressera, dès le 25 août, face à ses collègues et concurrentes Christine Labrie, députée de Sherbrooke, et Ruba Ghazal, députée de Mercier.
« On incarne des choses différentes, même si on est dans la même famille politique, fait remarquer Émilise Lessard-Therrien. Je pense que d’aller implanter Québec solidaire dans de nouveaux territoires, c’est ça qui peut faire grandir [le mouvement]. »
Son feu ne s’est pas éteint le soir du 3 octobre, affirme-t-elle ; elle compte plutôt le déployer différemment.
« Tout au long de mon mandat, je me suis rendue compte que la voix des régions est importante au sein de Québec solidaire, mais aussi de la conversation collective. Dans l’espace public, il faut qu’on puisse parler davantage des enjeux qui touchent beaucoup les milieux ruraux et les régions plus éloignées. »
Territoire, souveraineté et économie locale
Lignes directrices de sa campagne, ces thèmes faisaient fuser les discussions autour d’une table de la brasserie Saint-Graal, où Émilise-Lessard-Therrien avait invité ses confrères et consœurs. L’accaparement des ressources naturelles du Québec par des joueurs financiers externes soulève des enjeux primordiaux, pour reprendre ses mots. Afin d’assurer une meilleure autodétermination des milieux, la Témiscamienne mise sur la souveraineté, un « élément de solution » à divers problèmes et qui, selon elle, mériterait qu’on s’y attarde davantage. Bien que l’indépendance soit un cheval de bataille pour Québec solidaire, Émilise Lessard-Therrien considère que, à l’interne, elle n’est pas toujours assez audible.
« On n’arrivera pas à lutter contre les changements climatiques convenablement à l’intérieur du Canada », pointe-elle.
Même chose du côté de la pénurie de main d’œuvre : impossible, d’après la politicienne, de résoudre la problématique sans avoir « les deux mains sur le volant » en matière d’immigration, et particulièrement en région.
« Les décisions qui sont prises se font souvent sans égard à nos enjeux et nos réalités. Ce que je veux, ultimement, c’est rapprocher le pouvoir des gens. »
« En cavale »
Ayant étudié au Collège Lionel-Groulx, Émilise Lessard-Therrien était enthousiaste face à ce moment avec les membres des Basses-Laurentides. Elle prévoyait, dès le lendemain, partir en tournée vers l’est et s’arrêter notamment en Gaspésie, pour ensuite revenir par la Rive-Sud. Jeune maman élue à 26 ans « contre toute attente et en défiant tous les pronostics », elle dit s’être découverte une envie de changer les choses et de redorer l’image de la politique, en toute humilité et avec une approche humaine.
« J’ai le gout que les gens se reconnaissent, que les jeunes et que les femmes aussi se reconnaissent dans une candidature comme la mienne. »
Sa campagne officielle sera lancée le 24 août prochain, avec un événement spécial à Montréal. Le train reprendra ensuite et la Témiscamienne voyagera dans tous les coins du Québec jusqu’à l’élection de novembre prochain, pour laquelle les 20 000 membres de Québec solidaire seront amenés à se prononcer.
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