«Cette année, on a eu la chance de pouvoir faire plusieurs activités en marge de cette journée. C’est la première fois que cela prend autant d’ampleur» , se réjouit la coordonnatrice de la Maison des mots, Ilham Gaudreau.
Le lundi 28 janvier, les enfants fréquentant la maternelle de l’école Saint-Pierre, à Sainte-Thérèse, ont pris part à une chasse aux mots, un atelier ludique qui leur a permis d’explorer la bibliothèque scolaire.
Le lendemain, des élèves d’âge préscolaire de l’école Alpha, à Rosemère, ont pu à leur tour se familiariser avec l’univers des livres, en participant à une chasse au trésor à la bibliothèque municipale.
Dans les deux cas, ces rencontres ont été l’occasion de raconter des contes et des fables, des moments qui ont également été fort appréciés par les petits.
«Nous avons vécu deux très belles expériences» , souligne l’agent de mobilisation, de recrutement et de visibilité à la Maison des mots, Éric Grignon. Bien que son mandat soit maintenant terminé, celui-ci est convaincu que ces collaborations vont perdurer et peut-être même donner lieu à d’autres rencontres entre le groupe d’alphabétisation populaire et les écoliers.
C’est d’ailleurs ce que souhaite Mme Gaudreau, qui voit en ces activités de belles occasions de promouvoir la lecture, mais également de donner de la visibilité à l’alphabétisation populaire.
Et les adultes?
La lecture est certes bénéfique pour les enfants, mais elle l’est tout autant pour les parents et les grands-parents. Au Canada, 48 % des adultes ont de faibles compétences en littératie. Dans 17 % des cas, on parle d’un niveau qui se situe au seuil minimal, c’est-à-dire que les gens sont incapables, par exemple, de lire la posologie figurant sur une bouteille de médicaments.
La Maison des mots accompagne ces personnes. Certaines d’entre elles ont d’ailleurs présenté, le vendredi 1er février, de brillantes improvisations inspirées de contes populaires, une activité s’inscrivant dans le cadre de la Journée d’alphabétisation familiale.
Un problème de société
Ilham Gaudreau explique que l’analphabétisme est un problème de société qui est étroitement lié au cercle de la pauvreté. «Nous avons de plus en plus de jeunes dans la vingtaine qui ont recours à nos services» , souligne-t-elle, ce qui n’est pas sans rappeler le manque de ressources pour les élèves en difficulté, qui a été maintes fois décrié au cours des dernières années.
«Ce n’est pas parce que tu es analphabète que tu ne sais rien. Tu as des acquis, des expériences de vie, renchérit Mme Gaudreau. C’est important que le gouvernement prenne cela au sérieux, qu’il y ait une stratégie. Les gens, ils veulent travailler. Il faut juste qu’on leur fasse confiance comme société.»
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