« Le radon, c’est un problème de santé publique qui est très peu connu et qui concerne tout le Québec », avance Louis Tremblay, directeur du service de l’urbanisme et de l’environnement pour la Ville de Lorraine. Méconnu, mais pourtant réellement dangereux, le radon est un gaz radioactif provenant de la croûte terrestre et qui s’infiltre dans les maisons.
Une menace sournoise
Après le tabagisme, le radon représente la deuxième cause du cancer du poumon. Au Québec, 10 à 16% des décès liés au cancer du poumon sont associés au radon, avec plus de 1000 décès par année.
Inodore et invisible, le radon n’échappe à aucun type de sol. De plus, les vieilles maisons ne sont pas plus à risque que les constructions récentes. « Dans le fond, ça peut sortir de n’importe où, donc c’est difficile de localiser ou prédire d’où le radon sort », affirme M. Tremblay.
« C’est pour ça que dans une approche de santé publique, c’est une bonne chose de demander à tout propriétaire ou résident d’une maison de faire le test de manière préventive. Parce que sinon, on ne saura jamais si on a un problème de radon ou non », insiste-t-il.
Toutefois, la riche teneur en uranium du sol, au-dessous et autour des fondations de la maison représente un facteur de risque.
Au Canada, ce sont plus de 10% des maisons qui sont en dépassement des normes de santé. Un système d’atténuation du radon doit donc être installé lorsque l’exposition quotidienne se retrouve au-dessus du seuil d’intervention canadien (200 Bq/m3). Dans les Laurentides, ça représente 17% des maisons testées.
Les secteurs d’Oka et de Saint-Joseph-du-Lac sont d’ailleurs plus propices aux émanations de radon car ils se situent sur des formations géologiques fortes en uranium.
Des municipalités sensibilisent
En novembre dernier, l’Association pulmonaire du Québec (APQ), Santé Canada et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) ont lancé la 7ème campagne provinciale « Villes et municipalités contre le radon » pour permettre aux citoyens de mieux comprendre le risque que représente l’exposition au radon dans les habitations.
La municipalité de Saint-Joseph-du-Lac s’est entre autres jointe au mouvement pour permettre aux citoyens de mesurer la concentration de radon dans leur résidence en remettant gratuitement 35 trousses radon.
« Le radon est un problème de santé publique malheureusement méconnu. Nous trouvions donc important de bonifier notre programme de subventions au bénéfice de nos citoyens et de leur santé », fait valoir Jean Comtois, maire de la Ville de Lorraine. En effet, au début de l’hiver, des dosimètres à rabais ont été offerts à 200 Lorrains pour les sensibiliser à la problématique de santé engendrée par le radon.
« Les 200 trousses qui ont trouvé preneur. À ce moment, on s’est dit que ça valait la peine. C’est un programme qui rejoint beaucoup plus de personnes qu’on peut penser », soutient M. Tremblay.
Puisqu’il est fortement recommandé d’évaluer le taux de radon dans une demeure durant la saison froide, alors que les fenêtres restent fermées, les propriétaires devraient idéalement le faire avant la fin du mois d’avril.
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Association pulmonaire du Québec