La semaine dernière, François Legault annonçait un assouplissement progressif des restrictions sanitaires. Même si cette mesure progressive indique une ouverture des salles d’entraînement le 14 février, les propriétaires de gym sont déçus de constater que l’entraînement n’a pas été considéré à sa juste valeur.
« On était vraiment déçu, on a senti qu’il y avait encore une fois beaucoup d’incohérences », confie Jean-Pascal Lion, co-propriétaire du studio Powerwatts Nord à Boisbriand. Ce qui est choquant pour M. Lion, c’est que toute son équipe a travaillé d’arrache-pied pour que sa salle d’entraînement soit sécuritaire et respecte à la lettre les consignes de la santé publique.
« Après la première vague, nous avons énormément investis pour se protéger. Beaucoup de gens qui s’entraînent chez nous, dont mon partenaire, travaillent dans le domaine de la santé, alors nous sommes tous vraiment sensibilisés », confirme M. Lion. Spécialisé dans l’entraînement à vélo, le studio Powerwatts Nord possède dorénavant des filtres ultraviolets, un nouveau système d’aération et de désinfection en plus de la distance et des panneaux de plexiglas entre les appareils. « On a été plus royaliste que le roi et malgré tout ça, on est encore fermé. Je trouve ça triste et incroyablement injustifié », soutient M. Lion.
L’importance de l’entraînement sur la santé physique et mentale est d’ailleurs un constat qui soulève une indignation chez les propriétaires de gym. « C’est encore décevant et encore incompréhensible. Dès le départ, on aurait dû être dans les services essentiels », soulève Geneviève Tremblay, co-propriétaire du Studio Moov à Boisbriand. Cette dernière souligne que sa clientèle subit des impacts de cette fermeture qui vont au-delà de la santé physique. On a beaucoup une clientèle de femmes enceintes ou qui viennent d’accoucher. Ça leur fait vraiment du bien de sortir de chez elles pour suivre nos cours car elles rencontrent d’autres mères qui vivent la même chose et maintenant on leur enlève ça », regrette Mme Tremblay.
Des lourdes conséquences financières
En plus des impacts qui sont constatés sur la santé mentale et physique, les propriétaires des salles d’entraînement subissent d’importantes conséquences économiques. M. Lion estime ses dépenses liées à la pandémie à 125 000$ et de ce montant, seulement 50 000$ lui ont été remboursé. D’une autre part, il doit continuer à payer une caution de 20 000$ par année pour préserver son permis, malgré la fermeture de sa salle. « En 2021 on a été fermé la majorité de l’année, et malgré tout, on paye pour un permis qu’on n’a pas le droit d’utiliser. Financièrement ça nous fait énormément mal », déplore M. Lion.
L’industrie se mobilise
La situation actuelle suscite de vives réactions auprès des gens qui œuvrent dans l’industrie de la remise en forme. Ils ont été plusieurs à manifester le 30 janvier afin de signaler l’importance des salles d’entraînement sur la santé des québécois. « On voulait organiser une journée symbolique pour se faire entendre, pas seulement pour dire qu’on veut ouvrir parce que ça va au-delà de ça. Le message est que la santé devrait être une priorité et en ce moment ce ne l’est pas du tout », lance Karim El Hlimi, co-propriétaire du Club Le Vestiaire à Boisbriand.
« On veut faire reconnaître notre rôle en tant qu’entraîneurs et kinésiologues dans le système de santé et dans la solution de la refonte du système de santé », poursuit-il. Selon M. El Hlimi, les salles d’entraînement devraient d’avantage être perçues comme un pilier dans le système de santé et non l’inverse. « Quand on en parle de santé, on parle beaucoup des hôpitaux et des infirmières, mais on parle peu de la prévention. Clairement, on voit que le sport et l’activité physique n’est pas une priorité pour ce gouvernement-là », déplore M. El Hlimi.
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