Cette sortie de l’ARIHQ survient au moment même où doit s’amorcer la renégociation de l’Entente nationale déterminant le financement du réseau des RI. Johanne Pratte, directrice générale de l’ARIHQ, était d’ailleurs de passage dans la région, la semaine dernière, dans le cadre d’une tournée nationale visant à rencontrer les gestionnaires des quelque 950 RI du Québec.
«Ici comme ailleurs, la pénurie de main-d’œuvre demeure la principale préoccupation soulevée par nos membres. La situation est telle que plusieurs propriétaires de RI craignent pour la pérennité et la qualité des services offerts à leurs résidents» , d’indiquer Mme Pratte, insistant sur le fait que la situation vécue dans la région n’est pas unique.
«La pénurie de préposés(es) aux bénéficiaires est généralisée à l’ensemble du Québec, mais elle frappe le réseau des RI encore plus sévèrement en raison de l’écart existant avec les conditions de travail offertes dans le réseau public» , d’ajouter Johanne Pratte.
Réorientation de carrière
Selon la situation remarquée au sein du réseau des RI, il semble que de plus en plus de préposé(e)s se tournent vers d’autres emplois ou font le choix d’aller travailler en CHSLD, où ils reçoivent un salaire pouvant atteindre 10 $ de plus de l’heure pour un travail équivalent, voire moins exigeant.
«Ça ne peut plus durer!» s’indigne Mme Pratte, laissant en outre entendre que selon une étude menée par l’ARIHQ, en mars dernier, plus de 2 500 postes seraient à pourvoir dans les ressources intermédiaires d’hébergement (RI) du Québec (162 dans les Laurentides) – notamment des préposés(es) aux bénéficiaires, mais également des techniciens en éducation spécialisés, des travailleurs sociaux et d’autres types d’employés. Pas moins de 83 % des gestionnaires de RI affirment être victimes de la pénurie actuelle.
L’amélioration des conditions de travail des préposé(e)s aux bénéficiaires en RI sera donc un enjeu incontournable de la renégociation de l’Entente nationale entre l’ARIHQ et le gouvernement du Québec, laquelle vient à échéance en mars 2020. L’ARIHQ demande au gouvernement de donner aux RI les moyens d’offrir à leurs employés un traitement équitable, sinon équivalent à celui des travailleurs du réseau public.
«À travail égal, salaire égal. C’est la base. Il faut absolument valoriser davantage le travail des gens qui prennent soin des plus vulnérables. Il y a plusieurs façons d’y arriver, mais sans un rehaussement significatif de leurs conditions, le problème restera entier» , de conclure Johanne Pratte.
Le CISSS ne s’en mêle pas
Au CISSS des Laurentides, on nous a mentionné qu’il est vrai que les ressources intermédiaires vivent des difficultés dans le recrutement de la main-d’œuvre. Toutefois, nous a-t-on indiqué, «les difficultés de recrutement sont à géométrie variable et elles fluctuent également en cours d’année» .
Toutefois, comme il s’agit d’une relation contractuelle entre le CISSS des Laurentides et les différents exploitants, la gestion des ressources humaines relève de ces derniers.
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