Apprendre à se connaître, tel est le thème de la 30e Semaine québécoise de la déficience intellectuelle, et c’est ce qu’il nous a été donné de faire lors de cette très belle rencontre avec Amanda Germain, une jeune femme sympathique et chaleureuse, qui s’exprime avec clarté et cohérence, d’une voix enjouée et lumineuse.
«On est capable, mais avec certaines limitations et à notre rythme. Il y a des choses que je ne peux pas faire, parce que je n’en ai pas les compétences. Au début, c’est difficile à accepter, mais je finis par me dire que je suis bonne dans d’autres choses» , de philosopher Amanda, qui est âgée de 28 ans et qui fréquente le MPDA depuis l’âge de 17 ans.
Bonne en peinture, par exemple, un talent qu’elle a développé dans le cadre des ateliers dispensés au MPDA. C’est d’ailleurs son activité préférée. «Ça me détend. Je suis concentrée et j’oublie tous mes problèmes» , dit-elle en esquissant un coup de pinceau imaginaire.
Une vie… comme la vôtre!
La discussion se poursuit et l’on apprend qu’Amanda, si elle ne travaille pas, aimerait bien œuvrer dans un salon de coiffure (accueillir les gens, leur laver les cheveux, passer le balai), ou encore, dans une librairie. Elle adore la lecture, particulièrement les romans d’amour, ceux de Danielle Steel, notamment, et les romans d’action. «Je suis très difficile, dit-elle. Il faut qu’il y ait une fin heureuse» . Un livre qui l’a fait pleurer et qu’elle recommande malgré tout: Parce que je t’aime, de Guillaume Musso.
Amanda aime aussi le cinéma et le magasinage. «J’aime aussi être avec mes amis. Voir d’autres gens que ceux que je vois tous les jours» , dit-elle. Par ailleurs, elle a fait du bénévolat pour l’organisme Histoire de jouets, qui répare des jouets et les revend à petit prix. Elle y a œuvré comme vendeuse, notamment parce qu’une bonne partie de la clientèle est anglophone et qu’elle est bilingue. Elle participe aussi à la cueillette de denrées au profit de la Grande Guignolée.
Sur le plan personnel, elle rougit, mais finit par nous révéler qu’elle est amoureuse du même homme depuis huit ans. «Je ne veux pas vous divulguer son nom» , dit-elle en riant. On sait tout de même qu’il fréquente aussi le MPDA et que les deux tourtereaux ne vivent pas ensemble.
À l’école, elle a complété son primaire et a fini, faute de diplôme, par obtenir une attestation d’études secondaires. «J’étais bonne (particulièrement en français), mais dans une classe de 35 élèves, je n’arrivais pas à me concentrer» , dit-elle.
Que tombent les préjugés
Quoi qu’il en soit, vous aurez compris que le fait de vivre avec une déficience intellectuelle ne vous confine pas forcément à l’inaction. «Nous souhaitons, acquiesce Tonia Reda, que chaque personne qui vit avec une déficience intellectuelle soit reconnue comme une personne à part entière. Ce sont des personnes qui sont très actives dans la société et qui peuvent être très utiles. Le grand rêve, c’est de voir tomber la barrière des préjugés.»
MOTS-CLÉS
Sainte-Thérèse
déficience intellectuelle
Mouvement Personne d’Abord
présidente