En entrevue lundi avec le Nord Info quelques heures plus tard, la représentante du BQ dans la circonscription de Thérèse-de-Blainville indique que sa décision de quitter la vie politique n’a pas été prise à la légère. « J’avais pas mal d’émotions à l’annoncer. Mais ça faisait quelques mois que j’y réfléchissais. »
Pour cette ancienne infirmière s’étant impliquée quelque trente années dans le mouvement syndical, s’engager en politique active relevait d’une certaine cohérence dans son parcours professionnel. Après tout, être infirmière, syndicaliste ou politicienne, c’est prendre soin des autres, confie-t-elle.
Mais le temps ayant fait son œuvre, Mme Chabot a pris conscience qu’un second mandat lui suffisait. C’est qu’être députée fédérale, c’est passer cinq jours par semaine à Ottawa lors de sessions parlementaires, sans compter une présence en circonscription, ce qui ne facilite guère la conciliation travail-famille.
« J’ai décidé de me choisir, j’ai réalisé que le temps était venu de m’arrêter, même si j’ai encore des convictions », dit-elle.
Un parti encore nécessaire
Lorsqu’elle a songé à s’engager en politique, elle a reconnu dans le Bloc Québécois un parti qui rejoignait ses valeurs. Même si la pertinence du BQ a nourri certaines discussions d’analystes et de commentateurs politiques, Mme Chabot demeure convaincue de la nécessité du travail déployé par son parti.
« Il y a eu des hauts et des bas, mais le travail que l’on fait à Ottawa est pertinent. Notre rôle est d’être une voix forte pour défendre les droits des Québécois. Quand on siège à Ottawa, on voit à quel point on porte la voix de l’Assemblée nationale et pas d’un seul parti politique », souligne-t-elle.
Pour sa part, Mme Chabot entend défendre jusqu’au bout les enjeux de sa circonscription, notamment celui de l’accessibilité au logement. Elle se dit également très fière que sa formation politique réclame l’uniformité des prestations de vieillesse pour l’ensemble des aînés, incluant ceux entre 65 et 75 ans. « Ce sont des questions de justice sociale et d’équité », insiste-t-elle.
Autre dossier qui lui tenait à cœur, celui de l’assurance-emploi. Mme Chabot a longuement porté le dossier afin de faire réviser les critères d’admissibilité afin d’abaisser à 420 le nombre d’heures travaillées et de rehausser de 35 à 50 le nombre de semaines de prestation recevables et de rendre accessible par la même occasion les prestations aux femmes enceintes ou en congé parental.
Elle applaudie également son parti pour avoir défendu une baisse des niveaux d’immigration, que le gouvernement Trudeau avait établi à 500 000 individus par année initialement. Si le Québec s’est opposé en premier à cette cible, elle se réjouit de constater que les autres provinces canadiennes la contestent désormais. C’est le Bloc Québécois qui est parvenu à faire adopter par le gouvernement Trudeau une motion conférant au Québec et aux autres provinces le rôle de déterminer les cibles d’immigration selon leur réelle capacité d’accueil, rappelle-t-elle.
Mais ce dont elle est le plus fière, c’est d’être restée la femme de conviction et de valeurs de ses touts débuts. Elle espère que ses concitoyens se souviendront d’elle comme d’une femme authentique, d’engagement et de droiture. « Le travail que je fais depuis le premier jour, je l’ai fait avec conviction », assure-t-elle.
MOTS-CLÉS
Bloc Québécois
Thérèse-De Blainville
Louise Chabot