La semaine dernière a grimpé en intensité pour trois syndicats du Collège Lionel-Groulx, dans la foulée du renouvellement de leur convention collective. Des dizaines d’employés se sont rendus à la Manifestation nationale du Front commun à Montréal, le 23 septembre dernier.
« Ça a été une grosse réception d’énergie de voir que, finalement, on était plus de 100 000 personnes à avoir la même perception et la même réalité, à voir qu’il fallait vraiment agir pour sauver les services publics », raconte Jacques-Denis Paquin, président du Syndicat des enseignants du Collège Lionel-Groulx – et il n’est même pas question de l’ensemble des 420 000 membres de groupes syndicaux regroupés sous le Front commun.
Poursuivant le mouvement, le Syndicat du personnel professionnel du Collège Lionel-Groulx effectuait aussi une marche bruyante quelques jours plus tard. Univoquement, corps enseignant, personnel professionnel et personnel de soutien espèrent faire débloquer les choses aux tables de négociation. Après avoir refusé une offre d’augmentation de 9% sur cinq ans, qui semblait rimer avec un appauvrissement à long terme lorsqu’apposée au taux d’inflation prévu, les syndicats sont sur le point de faire l’acquisition d’un mandat de grève auprès de leurs assemblées générales respectives. Le verdict sera rendu d’ici le 13 octobre.
« On espère que [cette étape-là] va connaitre un succès. Si jamais ce n’est pas le cas, on peut aller jusqu’à la grève générale illimitée », laisse planer Guillaume Turcotte, président du Syndicat du personnel de soutien.
Par passion
Si les enseignants et les employés œuvrant en périphérie des salles de classe ont réellement à cœur la réussite des collégiens, ils sentent qu’ils n’ont tout simplement pas les ressources pour les accompagner pleinement, insistent les présidents.
« Si on n’avait pas la vocation, je pense qu’on ne serait pas là, martèle Guillaume Turcotte. Il fut un temps où le secteur public avait des avantages incontournables et très reluisants. En ce moment, on est vraiment là parce qu’on croit en ce qu’on fait et qu’on se débat pour survivre dans un milieu qui est de plus en plus hostile. »
La spirale est connue : manque de main d’œuvre égale perte d’expertise, ce qui n’aide en rien au pouvoir d’attraction pour de nouveaux candidats. Fragilisées par un renouvellement constant et un alourdissement de la tâche, les équipes sont à risque d’épuisement professionnel, explique Jacques-Denis Paquin, ajoutant qu’« il y a des limites à la dévotion. » Cette négociation est un « point tournant », s’entendent-ils pour dire, et son issue jouera un rôle déterminant pour la pérennité des services publics.
« C’est parce qu’on a négligé de faire ce qui devait être fait en temps et lieu qu’aujourd’hui, ça semble beaucoup plus significatif et c’est épeurant, remarque Guillaume Turcotte. Mais c’est une décision de société qu’on doit prendre, d’investir dans nos services publics. »
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