«Il y a beaucoup d’incohérence entre ce qui est demandé à la population générale et ce qui l’est dans les milieux scolaires. On ne peut même plus voir des amis/familles à 2 mètres de distance à l’extérieur, mais on garde les élèves dans une bulle, pouvant aller jusqu’à plus de 35 jeunes, sans distanciation!»
Cette citation, elle est de Nathalie Bouyer, présidente du Syndicat de l’enseignement des Basses-Laurentides (SEBL), qui réagissait, vendredi, à un sondage réalisé auprès de quelque 3 500 enseignants de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), du 16 au 25 septembre. Selon ce sondage, 70 % des enseignants ont observé une dégradation de leur santé psychologique en raison du contexte et des contraintes imposées, pandémie oblige.
Pire encore, les répondants identifient encore plus de détresse lorsqu’elles observent leurs collègues, puisque 81 % d’entre eux ont décelé des signes de stress, de déprime et d’anxiété chez leurs consœurs et confrères.
Ces résultats amènent la FAE à demander au gouvernement de François Legault de mieux soutenir le réseau des écoles publiques.
«Les enseignantes et enseignants, tout comme leurs élèves jeunes et adultes ainsi que leurs parents, de dire Sylvain Mallette, président de la FAE, étaient tous enthousiastes de la réouverture des établissements scolaires. Nos membres étaient aussi très préoccupés de bien respecter les normes sanitaires essentielles. Toutefois, force est de constater que la profession enseignante, qui était déjà en souffrance, l’est encore plus aujourd’hui en raison de la pandémie.»
La situation est «très critique», ajoute le président de la FAE, craignant que la deuxième vague qui déferle en ce moment ne fasse qu’empirer les choses.
«La situation va continuer de s’aggraver si rien n’est fait par le gouvernement ainsi que par les centres de services scolaires et les directions d’établissements scolaires sur la question de la santé psychologique. Ils ont la responsabilité de fournir un milieu de travail sécuritaire à leurs employés».
Recentrer le travail
Selon les résultats du sondage réalisé, 80 % des enseignants consultés affirment avoir vu leur tâche augmenter par rapport à ce qu’elle était avant la pandémie de COVID-19. Or, soutient la FAE, les enseignantes et enseignants ne consacrent pas ces heures à mieux encadrer le travail de leurs élèves ou à rattraper les retards des plus vulnérables, mais plutôt à désinfecter leur local et les outils pédagogiques dont ils ont besoin pour enseigner.
Un prof sur deux affirme en effet devoir consacrer au moins 30 minutes par jour pour effectuer des tâches qui ne relèvent pas des activités d’enseignement et de soutien auprès des élèves.
«La solution passe, entre autres, par le fait de recentrer le travail des enseignantes et des enseignants sur l’enseignement. Autrement, la pénurie d’enseignantes et d’enseignants s’amplifiera d’ici Noël », anticipe M. Mallette.
«Nous suivons le plan»
Au Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI), on affirme suivre à la lettre le plan de la rentrée soumis à toutes les écoles du Québec par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. Outre le fait que le port du masque soit obligatoire pour les élèves dès qu’ils mettent le pied sur le terrain de leur école, que les 4e et 5e secondaires fréquenteront l’école en alternance (un jour sur deux) et que les activités sportives d’équipe aient été annulées, être en zone rouge ne change en rien la façon d’administrer.
«De nouvelles consignes ont été annoncées hier en conférence de presse. Nous sommes déjà à mettre en œuvre ce qui a été demandé», soutient le CSSMI.
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