Plusieurs points sont en litige en marge de ces négociations. Selon Benoit Audet, président de l’exécutif local de l’APTS-Laurentides, rencontré sur les lieux, ces demandes sont non seulement susceptibles de pénaliser ses quelque 3 000 membres, dans la région, mais aussi de compromettre sérieusement la qualité des services aux usagers.
«Il y a beaucoup de matière à discuter, a-t-il mentionné, mais nous sommes principalement inquiets par les récupérations que l’employeur veut faire. Nous avons des conditions de travail que l’on veut maintenir, entre autres, la question des frais de déplacement est en cause. Nous voulons que nos membres soient remboursées.»
Depuis la création du Centre intégré de santé et de services sociaux qui a eu pour effet d’élargir le territoire desservi, il n’est pas rare, explique M. Audet, qu’une nutritionniste, physiothérapeute, ergothérapeute, travailleuse sociale, archiviste ou une autre employée de la centaine d’emplois représentés par l’APTS, ait à parcourir de nombreux kilomètres pour se rendre à son lieu de travail. On veut éviter que ne se produisent de telles situations.
«C’est une aberration, s’indigne Benoît Audet. L’employeur veut étendre le rayon d’intervention de certains employés de 60 km! Chercher l’erreur!»
M. Audet admet être conscient de l’enjeu de la mobilité et veut y contribuer pour offrir des services à la clientèle, mais de là, dit-il, à passer plus de temps au volant qu’auprès des usagers, il y a des limites.
D’autres points en litige
L’APTS en a également contre les exigences administratives croissantes liées à la paperasse, aux statistiques et aux contraintes budgétaires.
«L’employeur est obsédé par ses budgets, ses stats et l’atteinte de ses cibles, au détriment des conditions de travail et des services à la population. C’est rendu qu’on passe plus de 40 % de notre temps à faire de la reddition de compte et moins de 60 % à fournir des services directs aux usagers, c’est carrément inacceptable!» s’offusque Benoît Audet, qui, à la table de négociation affirme être parvenu à régler 7 des 26 points en litige. Bon nombre d’entre eux sont donc toujours source de mécontentement.
«L’employeur maintient beaucoup ses positions. Il veut avoir le plus de droit de gérance pour simplifier le travail des gestionnaires qui sont de moins en moins présents sur les sites. Lorsqu’ils agissent ainsi, cela gruge nos conditions de travail!»
Des conditions de travail optimales
Au CISSS des Laurentides, on ne souhaite pas réaliser cette négociation sur la place publique. On se gardera donc de divulguer les détails des échanges avec le syndicat.
«Cependant, de dire Myriam Sabourin, porte-parole du CISSS des Laurentides, sachez que nous mettons tout en œuvre afin d’assurer des conditions de travail optimales à notre personnel tout en nous assurant de dispenser des services de qualité à la population.»
Au sujet de la mobilité du personnel, elle a ajouté être consciente que le territoire à desservir est vaste et souhaite imiter les déplacements «à des secteurs géographiques précis afin que le tout se réalise dans des limites acceptables» .
«Il n’est donc nullement question pour un employé de parcourir des centaines de kilomètres pour aller travailler» , a conclu Mme Sabourin.
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