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Photo lona Mousli –

Après sept ans à l’Environnement, Benoît Charette prend désormais la tête du ministère des Infrastructures, bien conscient de la croissance rapide des Laurentides.

Infrastructures et croissance régionale:  Rencontre avec le ministre Benoît Charette

Publié le 20/10/2025

« C’est imprévisible. Personne, même les ministres en place, ne peut prévoir ce qui sera l’annonce du lendemain », explique Benoît Charette quand on lui demande comment il a vécu le remaniement ministériel du 10 septembre.

« C’est imprévisible. Personne, même les ministres en place, ne peut prévoir ce qui sera l’annonce du lendemain », explique Benoît Charette quand on lui demande comment il a vécu le remaniement ministériel du 10 septembre.

Il a tourné la page sur l’Environnement, un ministère où il a passé sept années à gérer tempêtes médiatiques et crises de confiance. Le député de Deux-Montagnes est maintenant responsable des Infrastructures, avec un portefeuille aussi massif que discret : 164 milliards de dollars sur dix ans. La région des Laurentides sera en première ligne de cette transformation, affichant l’une des croissances démographiques les plus fortes au Québec.

On y construit des écoles à un rythme impressionnant, on agrandit les hôpitaux, on refait des tronçons routiers saturés. « Dans les basses Laurentides, la population augmente tellement qu’on a dû redessiner la carte électorale. C’est un indicateur clair », observe le ministre.

Mais cette accélération a un prix. Les coûts de construction flambent, la main-d’œuvre se fait rare, et l’appareil gouvernemental doit jongler entre urgence et planification. « On est en quasi-surchauffe. Moins de promoteurs répondent aux appels d’offres et les prix grimpent. Il faut investir sans aggraver la pression », dit-il.

Un plan clair pour la MRC de Thérèse-De Blainville

Au chapitre scolaire, l’ouverture de l’école de Chambéry à Blainville illustre le rattrapage en cours. « On est à une centaine de nouvelles écoles depuis 2018. Le besoin est majeur, mais on est en mesure de répondre », rappelle Charette. Les établissements de nouvelle génération qu’on y construit misent sur la lumière naturelle, la polyvalence des espaces et des infrastructures sportives modernisées.

Les automobilistes de la 640 et de la 15 connaissent déjà la portée des travaux en cours. « Il y a beaucoup d’argent d’investi… les budgets ont été bonifiés de façon importante », affirme le ministre. Ces axes, stratégiques pour Blainville et les municipalités voisines, sont au cœur des investissements annoncés dans le Plan québécois des infrastructures.

Stablex : un dossier sensible

Impossible de parler de Blainville sans aborder Stablex, l’usine de traitement de déchets dangereux. Même si ce dossier ne relève plus de lui directement, Charette garde un regard attentif : « Stablex est un incontournable. C’est un des sites les plus inspectés, surveillés de façon constante. Stablex a été un bon élève, malgré les préoccupations légitimes des citoyens. »

Selon le ministre, l’entreprise a corrigé les manquements signalés au fil des années « avec une bonne collaboration ». Malgré tout, la mobilisation et les inquiétudes restent vives à Blainville.

Routes, hôpitaux, écoles : derrière le budget colossal du ministère des Infrastructures, ce sont les Laurentides qui se dessinent. Pour Benoît Charette, c’est une mission de terrain, moins médiatique que ses années à l’Environnement, mais tout aussi déterminantes. « On travaille dans l’ombre, dit-il, mais c’est au bénéfice de toute la population. »

À un an des élections, le ministre ne se cache pas : il sera candidat en 2026. « La politique, c’est avancer avec humilité. On ne règle jamais tout, mais on s’assure de ne pas reculer. » Et face aux sondages défavorables à la CAQ, il relativise : « Les sondages, ce n’est qu’une photo du moment. » Rien n’est joué, ajoute-t-il, sinon la certitude de devoir continuer à travailler.