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La Coalition Santé Laurentides déplore un système inadapté

Photo : Courtoisie –

Le président de la Coalition Santé Laurentides appelle tous les acteurs du système de santé à une solution négociée.

La Coalition Santé Laurentides déplore un système inadapté

Publié le 17/10/2025

C’est plus de 145 000 personnes dans les Laurentides qui sont en attente d’être prises en charge par un médecin de famille.

Ce chiffre représente 12 % de tous les patients orphelins au Québec, alors que la région ne représente que 7,5 % de la population québécoise. Comment Québec peut-il parvenir à prendre en charge 1,2 million de patients d’ici janvier 2026 ? La Coalition Santé Laurentides (CSL) exprime ses vives préoccupations quant à la faisabilité d’une telle promesse pour la région.

La CSL considère d’ailleurs le système de répartition des médecins inadapté et appelle le gouvernement à une révision complète en fonction des réels besoins des régions, tout en considérant les facteurs de démographie et de vieillissement de la population.

Marc L’Heureux, maire de Brébeuf, préfet de la MRC des Laurentides et président de la Coalition Santé Laurentides réclame du gouvernement Legault les ressources nécessaires afin de permettre au système de santé de fonctionner à plein rendement, notamment en ce qui concerne la modernisation des plateaux techniques et la mise à niveau des infrastructures.

« Ça fait longtemps qu’on décrit qu’il manque de médecins à la base. Par 100 000 habitants, on est toujours en bas du ratio moyen du Québec », affirme M. L’Heureux, précisant « qu’on n’arrivera pas à satisfaire tous les patients orphelins. »

Un sous-financement chronique de 30 ans

Au-delà du manque de médecins, c’est toute l’infrastructure hospitalière qui est en déclin, fait remarquer le président de la coalition. Il mentionne la vétusté des équipements qui paralyse tout le système, rendant le personnel médical moins efficace. 

Cela fait plus de 30 ans que le système des Laurentides est traité en parent pauvre, déplore le préfet, soulignant un sous-financement chronique du système de santé des Laurentides.

La région dispose de la même surface hospitalière depuis 1986, déplore M. L’Heureux.

« On avait peut-être 330 000 personnes à l’époque. Là, on est rendu tout près de 700 000. C’est sûr que c’est facile de compter. Il faut comprendre qu’on n’a pas les services adéquats », souligne-t-il, insistant sur la nécessité de moderniser les installations. « Ça fait longtemps à la Coalition Santé qu’on demande [la mise] à niveau des plateaux techniques, les hôpitaux, les espaces hospitaliers pour faciliter le travail des professionnels. »

Il rappelle que les médecins ne travaillent pas seuls et qu’ils s’appuient sur une équipe de professionnels et sur des plateaux techniques pour poser leurs diagnostics. Le maire craint que, sans la modernisation de ces infrastructures, l’offre de soins dans la région demeure compromise.

Des projets en attente depuis des années

Trois hôpitaux de la région — Mont-Laurier, Saint-Jérôme et Saint-Eustache — sont en mode planification depuis des années, mais attendent toujours l’autorisation de passer en mode réalisation. « Ça appartient au gouvernement, à Santé Québec, au Conseil du Trésor, au Conseil des ministres, d’autoriser les dépenses, même s’ils sont inscrits au PQI. Donc, il n’y a pas de raison de ne pas annoncer les chantiers », affirme le préfet.

« On parle de chantier Saint-Jérôme depuis 2017. On est en 2025. On n’est même pas en soumission. On n’est même pas autorisés en réalisation », lâche M. L’Heureux, déplorant la lourdeur bureaucratique qui freine l’avancement des projets. Il estime que le processus devrait être accéléré compte tenu de la situation critique dans la région.

Des négociations qui traînent

Dans son communiqué, la CSL met en garde contre « l’impact d’un échec ou d’un accord insatisfaisant, qui pourrait aggraver la pénurie de médecins dans la région ». Ces scénarios « risqueraient d’entraîner des départs précoces à la retraite, d’augmenter les transferts vers le secteur privé ou encore l’exode de médecins vers d’autres provinces — des tendances déjà observées qui fragilisent l’accès aux soins dans les Laurentides ».

Le président de la coalition appelle à un compromis dans les négociations en cours, exhortant chaque partie à faire des concessions pour parvenir à une entente. Il préconise également une approche plus décentralisée et davantage à l’écoute du personnel soignant.