Le document sera maintenant soumis au gouvernement du Québec pour l’analyse de sa conformité aux orientations gouvernementales en aménagement du territoire.
Le PMAD révisé aborde plusieurs sujets et détaille les actions à venir à travers trois grands thèmes : l’aménagement, le transport et l’environnement. Il s’appuie sur les acquis du premier PMAD, actualise des éléments pour tenir compte du contexte actuel et poursuit des cibles qui permettront de répondre aux enjeux actuels et futurs.
En préparation depuis plus de deux ans, le PMAD 2026-2046 représente une vingtaine de rencontres de la commission spéciale sur la révision du PMAD, une soixantaine de rencontres avec les organismes partenaires, les MRC, les villes et les acteurs du milieu, 181 mémoires et commentaires écrits et 2 phases de consultation, auprès des MRC, des villes et des agglomérations, ainsi que du grand public. Le PMAD vise à assurer la compétitivité et l’attractivité du Grand Montréal, en construisant une région métropolitaine plus responsable, inclusive et durable.
Le nouveau PMAD se fonde sur trois orientations : la création de milieux de vie complets, la mobilité durable des personnes et des marchandises, ainsi que la protection, la conservation et la mise en valeur de l’environnement naturel, culturel, paysager et patrimonial.
Le PMAD propose des cibles à la fois ambitieuses et atteignables, qui permettront d’améliorer concrètement la qualité de vie de la population du Grand Montréal, dont 70 % des nouveaux logements construits dans des secteurs desservis par le transport collectif structurant; 20 % de logements locatifs hors marché; 70 % des ménages profitant d’une bonne accessibilité piétonne; 50 % de part modale combinée pour les transports actif et collectif; 50 % des emplois dans les pôles accessibles en transport collectif; 35 % du territoire couvert par la canopée; 30 % du territoire visé par des mesures de conservation; 10 % moins de terres agricoles en friche au profit de leur remise en culture; 0 % de perte nette de la superficie de la zone agricole.
Des gestes porteurs
Pour atteindre ses cibles, le PMAD révisé prévoit des actions fortes, qui influenceront le paysage métropolitain des 20 prochaines années.
Pour protéger les milieux naturels et agricoles tout en optimisant les infrastructures existantes, le nouveau PMAD prévoit une densification réfléchie à l’intérieur du périmètre métropolitain. La CMM a notamment identifié des espaces stratégiques de redéveloppement (ESR), généralement constitués de vastes stationnements, qui permettront de construire 75 000 logements dans des secteurs déjà desservis par le transport collectif. La cible de 60 % de nouveaux logements construits dans des secteurs desservis par le transport collectif structurant a d’ailleurs été rehaussée à 70 % dans le PMAD 2026-2046. Une cible de 20 % des logements locatifs hors marché a aussi été établie afin d’assurer l’abordabilité du Grand Montréal.
En transport, le PMAD révisé propose de miser sur le transport actif et collectif pour réduire les déplacements en auto-solo et la congestion routière, qui coûte quelque 6 G$ par année dans le Grand Montréal. Pour ce faire, le nouveau PMAD propose d’améliorer les déplacements piétons et cyclables sur l’ensemble du territoire métropolitain en identifiant, de concert avec les municipalités, les mesures à mettre en place pour améliorer l’accessibilité piétonne et la mise en place d’un réseau cyclable utilitaire intermunicipal. De plus, la CMM rappelle la nécessité d’établir un mode de financement du transport collectif stable, prévisible et récurrent afin de favoriser l’amélioration de l’offre de service et le maintien des actifs.
En environnement, le PMAD 2026-2046 identifie de nouveaux milieux naturels d’intérêt métropolitain à préserver, dans l’optique d’atteindre l’objectif établi lors de la COP 15 de conserver 30 % du territoire de la CMM d’ici 2030. La restauration et la conversion d’espaces verts, dont des golfs, en milieux naturels, restent aussi essentielles à l’atteinte de cette cible. La conservation des milieux naturels dans le Grand Montréal permettra d’assurer une résilience accrue du territoire et de limiter les conséquences des changements climatiques, en plus d’améliorer la qualité de vie de la population.
Prochaines étapes
À la suite de l’entrée en vigueur du PMAD 2026-2046, les MRC et les agglomérations de la région métropolitaine disposeront de deux années pour adopter des schémas d’aménagement et de développement en concordance avec le nouveau plan. Les municipalités auront par la suite six mois pour adapter leur réglementation d’urbanisme au schéma d’aménagement de leur MRC ou de leur agglomération.
Le PMAD 2026-2046 inclut des demandes fixes et d’autres qui peuvent être adaptées aux contextes particuliers de chacun des milieux. Parmi les demandes fixes qui devront être mises en place par les MRC et les agglomérations se trouvent la désignation des secteurs de planification intégrée aménagement-transport (PIAT), où une densification près des réseaux de transport collectif structurants est attendue, la délimitation du périmètre métropolitain et le respect de la zone agricole actuelle, ainsi que l’identification de diverses composantes du territoire, telles que les zones potentiellement exposées aux glissements de terrain, les aires protégées et les ensembles patrimoniaux métropolitains.
Dans le cas des demandes dites adaptables, la CMM attend l’intégration de différents objectifs et mesures aux choix des MRC et des agglomérations qui contribueront à l’atteinte des cibles métropolitaines, notamment en matière d’accessibilité piétonne, de mise en valeur et de revalorisation des secteurs industriels, de conservation des milieux naturels d’intérêt métropolitain, ainsi que de développement de l’offre de logements hors marché.
Le nouveau PMAD prévoit enfin des invitations, desquelles les MRC et les agglomérations pourront s’inspirer afin d’aménager leur territoire selon les besoins de leur population. La CMM suggère, par exemple, de considérer le concept d’aménagement en bordure (Edge Planning), qui contribue à une cohabitation harmonieuse des milieux agricole et urbain, la mise en place de mesures visant à accroître la résilience des aménagements aux changements climatiques, ainsi que l’intégration de mesures permettant de diminuer l’impact de la pollution visuelle et lumineuse sur la qualité des paysages d’intérêt métropolitain.
Mécanismes de suivi
Le gouvernement du Québec demande à toutes les communautés métropolitaines et aux MRC du Québec de se doter de cibles pour les indicateurs et de dresser un bilan de l’état de l’aménagement aux quatre ans. La CMM avait pris l’initiative d’effectuer du monitorage pour suivre l’évolution des objectifs du premier PMAD dès son entrée en vigueur, en 2012. Désormais, la CMM offrira à ses 14 MRC et 82 municipalités Métris, un outil de monitorage précis, dynamique et accessible, qui permettra de suivre l’évolution du Grand Montréal et qui favorisera la prise de décision éclairée.
La CMM continuera aussi d’organiser l’Agora métropolitaine à tous les deux ans. Cet exercice démocratique porteur permettra de faire le suivi du PMAD 2026-2046 et d’alimenter la réflexion sur les politiques publiques à mettre en place pour répondre aux défis du moment. En 2026, la CMM célèbrera son 25e anniversaire et l’entrée en vigueur du PMAD révisé. Une Agora sera alors organisée. Ce sera l’occasion pour la société civile et les acteurs du monde municipal de contribuer à l’élaboration du premier plan d’action du nouveau PMAD, qui identifiera les principaux gestes à poser pour assurer sa mise en œuvre.
« L’adoption du nouveau PMAD est une étape importante pour le Grand Montréal, dont le développement sera guidé par cet outil ambitieux pendant les 20 prochaines années. Le PMAD 2026-2046 répond à des enjeux prioritaires : le logement, le transport et l’environnement. Il permettra entre autres une densification intelligente de la région métropolitaine, de façon à offrir un toit au plus grand nombre possible, l’amélioration du transport actif et collectif, et la protection des milieux naturels. À l’heure de l’urgence climatique, le PMAD donne aussi au Grand Montréal des cibles pour améliorer sa résilience. Ces améliorations profiteront directement à la population de la région métropolitaine, mais permettront aussi au Québec d’atteindre ses objectifs en matière de développement durable. L’outil de monitorage Métris, développé par la CMM, permettra de garder un œil sur l’évolution de la région, mais surtout, de garder le cap sur un Grand Montréal plus inclusif, durable et prospère », a déclaré Valérie Plante, mairesse de Montréal et présidente de la CMM.
« Le nouveau PMAD est le fruit de travaux exhaustifs, menés grâce à l’expertise interne de la CMM, qui permettra un développement durable et cohérent du Grand Montréal d’ici 2046. Il repose sur les données et les analyses les plus récentes, sur le savoir de toutes les personnes qui y ont contribué et sur la connaissance des réalités du terrain des élu·es des cinq secteurs de la CMM. Le PMAD 2026-2046 nous permettra de relever les défis importants qui se dressent devant nous, autant en matière d’aménagement du territoire, que de mobilité durable ou d’environnement. Grâce à notre outil de monitorage Métris et à l’Agora métropolitaine, nous allons nous assurer de suivre avec attention l’atteinte de nos cibles », a soutenu Massimo Iezzoni, directeur général de la CMM.
À propos de la Communauté métropolitaine de Montréal
Créée en 2001, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) est un organisme de planification, de coordination et de financement qui regroupe 82 municipalités, soit 4,3 millions de personnes réparties sur un territoire de plus de 4 370 km2. La CMM exerce notamment des compétences dans les domaines de l’aménagement du territoire, du développement économique, de l’habitation, du transport en commun et de l’environnement. Pour plus de détails : www.cmm.qc.ca.
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