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La Maison François s’incline devant la pénurie de main-d’œuvre

Photo Vincent Yergeau

La Maison François s’incline devant la pénurie de main-d’œuvre

Publié le 14/03/2023

Après 43 ans à servir les amateurs de cuisine française à Sainte-Thérèse, le restaurant la Maison François a définitivement fermé ses portes le 1er mars dernier. Le propriétaire, Yves Gravel, a pris cette difficile décision en constatant le manque criant de main-d’œuvre.

« Pendant la pandémie, j’avais déjà décidé de mettre le restaurant à vendre », soulève M. Gravel qui avait alors décidé de se réorienter dans son ancienne carrière dans une banque.

Même si ce dernier admet avoir été bien épaulé par le gouvernement et la communauté durant cette période, le restaurant a dû laisser tomber son service de traiteur qui représente approximativement 50% de l’entreprise : « C’est un gros morceau, car le service traiteur c’était pour toutes les réunions, les repas qui se prenaient en grands groupes, mais il n’y en a pas eu pendant presque trois ans ».

« Mais quand on a rouvert, il n’y avait aucun problème, ça marchait très bien, c’était même profitable », affirme M. Gravel, satisfait de voir son restaurant tenir le coup après les plusieurs fermetures obligées des salles à manger durant la pandémie.

Toutefois, les choses ont complètement changé quand leur chef, l’homme clé du restaurant, a dû quitter pour des raisons de santé. « À défaut de pouvoir le remplacer adéquatement, c’est là qu’on a décidé de fermer », explique M. Gravel.

Difficile de trouver la perle rare

« Après ça, on peut me demander pourquoi je n’ai pas simplement engagé quelqu’un pour le remplacer? », poursuit-il. Or, c’était un défi considérable pour M. Gravel de trouver la bonne personne : « La rareté de la main-d’œuvre ne me donnait pas envie de m’embarquer là-dedans. Surtout que la main-d’œuvre qualifiée coûte de plus en plus cher ».

« Aussi, on avait un bel esprit de famille dans le restaurant, alors c’est compliqué de faire rentrer quelqu’un dans notre petite famille et qui comprend le concept », explique M. Gravel.

Une fierté familiale depuis 43 ans

C’est sans amertume, mais plutôt avec fierté que Yves Gravel a mis la clé sous la porte au début du mois : « Pendant 43 ans, c’est un restaurant qui a toujours été dans la famille et on a toujours progressé durant ces années-là ». « On remercie notre fidèle clientèle qui nous a encouragés toutes ces années. Ma famille et moi on a toujours travaillé fort sur le restaurant et la communauté thérésienne et des Basses-Laurentides nous l’ont très bien rendu. On ne ferme pas avec dédain », assure M. Gravel.