Être ce que l’on veut et même qui l’on est, aussi. En fait, tout est possible dans La forêt des possibles, pièce d’Andréanne Joubert qui sera présentée au Théâtre Lionel-Groulx, les 16 et 17 décembre, avant d’être reprise, en janvier, à la Maison Théâtre de Montréal.
Sans doute avez-vous deviné qu’il s’agit d’un spectacle s’adressant à un jeune public (8-12 ans) et vous avez tout bon si vous en êtes venu à la conclusion que son auteure est la 10e lauréate du concours Le Théâtre jeune public et la relève, initié en 2001 par la Maison Théâtre, le Centre des auteurs dramatiques, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques et l’École de théâtre professionnel (ÉTP) du Collège Lionel-Groulx (tiens, on ne dit plus Option-Théâtre).
Le texte ainsi primé mènera le public dans une école primaire, où quelques initiés parmi les élèves rencontrent ponctuellement Hortense, une femme-arbre qui vit au sous-sol et encourage les enfants à vivre leurs rêves. Puisque le théâtre se nourrit de tous les antagonismes, vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’un projet de démolition menace d’anéantir non seulement le bâtiment, mais aussi l’être mystérieux qu’il abrite… et que les enfants feront tout pour que ça n’arrive pas.
Marquer les mémoires
Pour amener ce texte sur les planches, on a fait appel à l’auteur, comédien et metteur en scène Simon Boulerice, un ancien de l’institution thérésienne (diplômé en interprétation en 2007) qui a joliment fait sa marque dans le monde de la littérature et du théâtre pour la jeunesse.
«On a un pouvoir exceptionnel avec le jeune public, c’est celui de marquer des mémoires. C’est un privilège» , d’exprimer le metteur en scène, avant d’énoncer les enjeux contenus dans ce spectacle en chantier, des thèmes aussi actuels, par exemple, que la transsexualité. «Andréanne le fait d’une façon très respectueuse, avec Clara qui veut devenir Arnaud. Je trouve ça très pertinent de montrer aux jeunes qu’il existe un éventail de possibilités et que tu peux devenir qui tu veux. Ça fait du bien à entendre, quand tu as huit ans» , suggère Simon Boulerice, en précisant qu’il ne s’agit pas là du seul sujet de la pièce, laquelle s’ouvre plutôt sur différentes déclinaisons de la quête identitaire en suggérant qu’on a le droit de cultiver sa différence et son unicité… tout en demeurant solidaire des autres.
Celui-ci dit avoir guidé ses troupes en leur demandant d’être tout simplement sincères. «Il ne faut pas jouer l’enfant, mais jouer l’enfance. Il faut se rappeler c’est quoi, avoir 10 ans ou 8 ans. C’est une question de respect et de sincérité. Si on n’est pas sincère, les enfants vont s’en percevoir tout de suite» , prévient-il, en promettant une pièce vivante où les mots seront mis de l’avant sur un canevas ludique.
Les concepteurs
Les personnages évolueront dans un décor conçu par Maïa Ménard-Bélanger, qui a choisi de suggérer les lieux (l’école, froide et linéaire, et le refuge, sorte de cabane en tissus aux teintes chaudes) plutôt que de les définir, de laisser place à l’imagination des spectateurs, ce qui se fait notamment en jouant avec la lumière.
Catherine Maltais, pour sa part, a conçu des costumes qui exprimeront à la fois l’esprit de groupe et l’individualité, ce qui passera par l’uniforme que chacun des personnages s’approprie en le rendant unique. «Ça peut être dans la façon de le porter ou dans l’ajout d’un accessoire. Il y a des règles à suivre, mais chacun peut montrer sa personnalité» , dit-elle.
En jouant avec la lumière, Frédérique Tremblay, la conceptrice des éclairages, s’est amusée avec l’idée que le sous-sol où se rencontrent les enfants a beau être un refuge, il peut aussi évoquer la crainte que ce genre d’endroit peut susciter. Dans ce contexte où les démolisseurs menacent, la lumière arrivera parfois brusquement, par les trous que ces envahisseurs créeront avec leur machinerie. Elle a aussi prévu, pour certaines scènes, des jeux d’ombre et de lumière.
Les liens entre le son et le jeu, de même qu’entre le jeu et le son, voilà qui anime Jean-Benoît Mongeau, concepteur de l’environnement sonore, et il y en aura tout un échantillonnage pour appuyer l’action, de ces craquements inquiétants entendus en conférence de presse jusqu’aux interventions hip-hop des démolisseurs.
Le spectacle sera présenté les 16 et 17 décembre au Théâtre Lionel-Groulx. Les billets sont en vente au Cabaret BMO Sainte-Thérèse, situé au 57, rue Turgeon. À noter qu’à l’occasion du 50e anniversaire du Collège Lionel-Groulx, l’ÉTP offre 200 billets à la communauté pour la représentation du 17 décembre. Les Thérésiens doivent se rendre à la bibliothèque municipale pour s’en procurer. Informations: 450 434-4006.
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