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La paruline jaune: la grâce d’un soleil ailé

La paruline jaune fréquente plusieurs milieux humides de la rivière des Mille Îles

La paruline jaune: la grâce d’un soleil ailé

Publié le 11/07/2014

Pour plusieurs personnes, la paruline jaune apparaît comme un oiseau exotique en raison de sa vive couleur jaune qui étincelle au soleil. Elle porte d’ailleurs le nom populaire de canari sauvage.

En fait, la paruline jaune est assez commune en été dans son habitat. Elle aime nicher dans les buissons d’aulnes et de saules situés près d’un cours d’eau.

En pleine lumière, le mâle déploie la couleur du soleil. De fines lignes rouges traversent sa poitrine. Pour sa part, la femelle présente un plumage jaune verdâtre.

La taille de la paruline jaune tourne autour de treize centimètres, une envergure équivalente à la mésange à tête noire. Cette dernière affiche une silhouette plutôt rondelette, alors que notre oiseau doré présente une allure élancée.

Le nid de la paruline jaune prend la forme d’une coupe composée de fibres végétales, de copeaux d’écorce, de poils et d’herbes, le tout finement entrelacé par la femelle.

Malheureusement, son nid est visité de manière plus ou moins régulière par la femelle du vacher à tête brune, un oiseau parasite qui dépose ses œufs dans des nids étrangers. Ainsi, on pourra voir un ou deux œufs de vachers éclore dans un nid tenu par la paruline jaune.

Par contre, la paruline jaune femelle tente de se défendre en confectionnant un nouveau nid au-dessus de l’ancien pour assurer l’éclosion de ses propres oisillons. Des biologistes ont déjà trouvé des nids de six étages jonchés d’œufs de vachers non éclos.

Dotée d’un bec mince et pointu, la paruline jaune capte et consomme des pucerons, des mouches, des sauterelles et autres insectes.

Cet oiseau insectivore ne fréquente pas les mangeoires remplies de graines. On peut cependant l’attirer dans notre cour en aménageant un bain d’oiseaux. Elle pourra venir y faire une «saucette», à la grande joie de l’observateur de la faune ailée.

En provenance de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud, la paruline jaune migre au Québec afin de nicher et de perpétuer l’espèce.

Dans les Basses-Laurentides, elle fréquente plusieurs milieux humides de la rivière des Mille Îles, notamment le Centre d’interprétation de la nature de Boisbriand.

Au plan annuel, sa présence parmi nous est brève, le temps de la saison des chaleurs (du début de mai à la troisième semaine d’août). Cette boule emplumée de soleil mérite donc notre admiration en raison de son court séjour au coeur de notre saison verdoyante.

Une famille unique à l’Amérique

La famille des parulines est unique à l’Amérique, elle regroupe plus de 110 espèces, dont la moitié peut être observée au nord du Mexique.

Au Québec, le répertoire des parulines nicheuses regroupe quelque 30 espèces régulières. Il faut ajouter à la liste de la province une dizaine d’espèces inusitées mentionnées au fil des ans, notamment la paruline à capuchon aperçue au Marais Tylee, de Rosemère, en mai 2011.

Certaines espèces partent de l’Amérique du Sud pour venir fonder une famille dans les régions du Nord du Québec.

L’abondance des insectes dans les régions boréales constitue également un facteur important quant à la raison de leur long déplacement. Les insectes s’avèrent une excellente source de protéines pour nourrir leurs oisillons.

Les parulines séjournant dans les contrées boréales jouent un rôle très utile en dévorant des nuées de tordeuses des bourgeons de l’épinette et autres insectes nuisibles aux forêts.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre du regroupement Québec-Oiseaux. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com