Le cri de désespoir des chauffeurs de taxi a été entendu, du moins en partie. Le ministre des Transports promet que la redevance imposée pour chacune des courses sera abolie, mais quand?
« Pour l’instant, il est difficile d’établir une date, car nous ne savons pas encore si les chauffeurs effectueront de nombreuses courses avec le retour à une vie plus normale ou si les clients seront plus rares qu’avant la pandémie », mentionne le porte-parole du ministère des Transports, Nicolas Vigneault.
M. Vigneault assure toutefois que cette redevance, mise sur pied pour défrayer les coûts de rachat des permis des propriétaires de taxi, va « disparaître », une fois ces sommes remboursées.
Depuis l’adoption de la Loi 17, en 2019, sur le transport rémunéré de personnes par automobile, les chauffeurs de taxi doivent effectivement redonner au gouvernement une redevance de 1,05$ pour chacune des courses et ce, tous les trois mois avec la TPS et la TVQ.
La semaine dernière, un propriétaire de taxi avait dénoncé dans le journal cette « taxe cachée ». « Il faut que le gouvernement abolisse cette redevance pour nous permettre de compenser pour les frais qui ne cessent d’augmenter », soulignait alors Benoit Chamberland deTaxi 7000 à Blainville.
Des chauffeurs ont perdu gros
Rappelons que la Loi 17 sur la déréglementation de l’industrie du taxi a permis d’abolir, entre autres, des quotas des permis des propriétaires de taxi transférables.
Le montant de l’indemnité correspond au coût d’acquisition du permis, ce qui choquent de nombreux chauffeurs, qui estiment que l’industrie québécoise du taxi roule à deux vitesses.
Il y a les titulaires de permis qui l’ont acheté à prix fort ces dernières années et qui ont obtenu le gros montant de Québec et il y a ceux qui l’ont acheté il y a des lunes pour des peanuts, soit à une fraction du prix que ces titres ont par la suite atteint sur le marché spéculatif, qui sont perdants au change.
Pris à la gorge, plusieurs chauffeurs roulent donc à perte, certains disent être sur le bord de la faillite.
Le prix de l’essence qui a atteint des sommets vertigineux depuis l’invasion russe en Ukraine fait mal. Certains propriétaires de taxi disent devoir débourser jusqu’à 200$ de plus en carburant pour une semaine.
En comparaison, le service de transport Uber, plus grand compétiteur des taxis, a instauré de nouveaux frais de 0,50 $ pour chacune des courses pour les clients, afin de contrebalancer pour la fluctuation du coût de l’essence. Les taxis aussi souhaitent une mesure similaire.
Le ministre des Transports, François Bonnardel, avait dû présenter un amendement au projet de Loi 17 afin d’ajouter quelque 270 millions aux 500 millions déjà votés pour indemniser les 8000 propriétaires des permis de taxi rachetés, dont plus de la moitié provenaient de la grande région de Montréal.
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